Commentant l’affaire du conseiller de l’Agence spatiale russe Roscosmos Ivan Safronov, soupçonné de «haute trahison», le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que le journaliste était un bon professionnel mais que l'essence des charges retenues contre lui était encore inconnue et que seul le tribunal, qui disposait de toutes les preuves, pouvait y voir clair concernant le dossier.
«La culpabilité de telle ou telle personne ne peut être reconnue que par le tribunal. Avant le début du procès, exprimer des opinions sur l’inconsistance de telles ou telles accusations et ce en l’absence d’informations, n’a pour le moins rien à voir avec le professionnalisme. Nous avons bien connu Safronov en tant que journaliste de talent, nous évaluons hautement son talent journalistique, mais nous ignorons complètement l’essence des charges prononcées à son encontre. Les accusations en question sont connues du tribunal et c’est ce dernier qui les évaluera», a déclaré Peskov.
Et d’expliquer que le Président dispose de moyens pour obtenir des informations supplémentaires sur l’affaire Safronov, mais que ce thème n’était pas pour lui.
«Certes, le Président dispose de ces moyens, mais primo, ce n’est pas un thème pour le Président, en aucune façon, secundo, l’enquête est en cours et un jugement aura lieu. Pourquoi ferions-nous preuve a priori d'une sorte de méfiance?», a-t-il fait remarquer.
L’affaire Safronov
Mardi 7 juillet, un tribunal de Moscou a placé Safronov en détention provisoire jusqu’au 6 septembre dans le cadre d’une accusation de haute trahison. D’après les informations du FSB, le conseiller du chef de Roscosmos, Dmitri Rogozine, est soupçonné d’avoir transféré des informations secrètes du domaine de la coopération militaro-technique et de défense à l’un des services de l’Otan. La défense d’Ivan Safronov a fait savoir que les enquêteurs le soupçonnent de travail au profit des services spéciaux tchèques depuis 2012. L’affaire porte sur le transfert d’informations militaro-techniques sur la livraison d’armements à des pays africains et, est-il soupçonné, le bénéficiaire final de ces informations étaient les États-Unis. Safronov estime, précisent ses avocats, que l’affaire est liée à l’un de ses articles paru dans les pages du journal Kommersant.
Roscosmos précise de son côté que l’interpellation en question n’est pas en lien avec son travail au sein de cette corporation d’État.
Ivan Safronov plaide non coupable. Ses avocats ont fait appel samedi 4 juillet de la décision de son placement en détention.