Darmanin: «Mon grand-père priait Allah et portait l’uniforme de la République»

© AFP 2024 THOMAS COEXGérald Darmanin
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Lors de sa première intervention à l’Assemblée comme ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a admis que l’islamisme politique était un «ennemi mortel de la République» et la nécessité de combattre le communautarisme. Mais il a aussi rappelé la liberté de culte et le fait que des personnes pratiquantes avaient défendu les valeurs de la République.

Après l’intervention de Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR du Val-d’Oise qui a parlé d'une «poussée de l’entrisme communautariste dans l’élection municipale», ajoutant que l’islam politique traçait son chemin dans plusieurs villes du pays, Gérald Darmanin, fraîchement nommé au poste de ministre de l’Intérieur a pris la parole. Lors de sa première intervention devant l’Assemblée nationale en cette qualité, il a admis les dangers de l’islamisme politique, soulignant toutefois que la laïcité, valeur de la République, ne signifiait pas la négation de la liberté de culte.

«Oui, l’islam politique est un ennemi mortel pour la République. Oui, il faut combattre toute forme de communautarisme. Mais il me semble, madame, […] qu’en France la laïcité ne veut pas dire la négation de cette liberté de culte. Et il me semble que vos propos sont un peu caricaturaux tout en étant très fermes. Madame, mon grand-père priait Allah et portait l’uniforme de la République. Et il m’a semblé que bien des tirailleurs algériens et bien des supplétifs ont par ailleurs tout en priant pour leur religion défendu les valeurs de la République», a-t-il rappelé.

​Et de marteler: «"Oui" à la liberté de culte, "Non" à la caricature, "Non" à l’islamisme politique, "Oui" à des Français quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur religion».

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Le ministre a en outre déclaré qu’il était très fier de l’assimilation française.

La laïcité en péril?

La sénatrice a notamment déclaré que le Président avait indiqué quelques mois auparavant vouloir combattre le séparatisme islamiste, ajoutant que, selon elle, à ce jour il n’y avait toujours ni cap clair, ni ligne directrice pour lutter de manière efficace contre ces dérives qui «mènent à la fracture de notre pays».

Elle a en outre énuméré certains propos précédents de M.Darmanin qui suscitaient chez elle des interrogations, notamment le fait qu’il avait parlé de «laïcité punitive» ainsi que sa suggestion d’un nouveau concordat avec l’islam qui, a-t-elle dit, «remettrait gravement en cause les principes mêmes de la loi 1905 et qui dénaturerait la conception largement partagée par les Français de la laïcité».

 

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