La situation en Espagne, obligée de reconfiner une partie de sa population à la suite de la multiplication de cas de Covid-19 dans le pays, a attiré l’attention des experts.
«C'est vraiment un signal d'alerte pour nous», a déclaré à France Inter Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique sur le Covid-19.
Il a rappelé que l'Espagne avait vécu une propagation de l’épidémie similaire à celle qui a eu lieu en France, d'une violence extrême début mars, avec un confinement très strict.
En France et en Espagne
Ces mesures ont permis aux deux pays de reprendre le contrôle de la situation. Toutefois, d’importants nouveaux foyers recensés actuellement en Espagne font revenir les autorités à des confinements localisés, a constaté Arnaud Fontanet.
«On s'est rendu compte depuis quelques semaines qu'on avait besoin de recommencer à vivre, on a eu des évènements, y compris festifs, qui traduisent ce besoin. Je le comprends parfaitement, mais j'ai envie de dire: maintenant, il faut peut-être qu'on se ressaisisse un peu parce que l'on se rend compte que le virus est toujours présent», a-t-il fait remarquer.
Arnaud Fontanet a indiqué que de 500 à 1.000 cas par jour étaient répertoriés en France et a appelé à «bien garder en tête ce qu'on a appris dans les trois derniers mois sur la façon de se protéger».
«C’est toujours les mêmes messages: la distance physique, qui est très importante, l’hygiène des mains, très importante, le nettoyage des surfaces. Et quand vous ne pouvez pas maintenir votre distance physique, le port du masque. Je pense que tous ces messages-là restent tout à fait d’actualité», a-t-il souligné.
Arnaud Fontanet, épidémiologiste, rappelle que, pendant les #vacances "Il va falloir garder en tête ce qu'on a appris les 3 derniers mois sur la façon de se protéger" #coronavirus #le79inter pic.twitter.com/nJBm3AJ1bM
— France Inter (@franceinter) July 6, 2020
Il a mis en relief également le risque de grands rassemblements avec «un ou plusieurs supercontaminateurs».
Dans le monde
L’épidémiologiste a évoqué également la situation aux États-Unis.
«Quand on n'applique pas des mesures fortes très tôt, on se retrouve dans une situation qu'on n'arrive pas à contrôler», a-t-il constaté.
«On voit que ce virus est en train de s'installer dans les pays où c'est habituellement la saison grippale, où il fait froid. Cela nous dit qu'à moyen terme, quand il recommencera à faire froid dans l'hémisphère nord, le virus reviendra», a affirmé Arnaud Fontanet.
Il a pris en exemple la situation dans les pays de l'hémisphère sud où il a constaté «une montée de l'épidémie très forte dans les pays qui sont aujourd'hui en période hivernale: l'Australie, Madagascar, l'Afrique du Sud».