Les conclusions faites par la société russe Almaz-Anteï seront pour la première fois prises en considération dans le cadre du procès sur le crash du Boeing malaisien dans le sud-est de l’Ukraine en 2014, a annoncé vendredi 3 juillet le juge Hendrik Steenhuis, qui préside au procès en cours à La Haye.
«Le tribunal a accepté les demandes d’interroger [le colonel ukrainien, ndlr] Tarenkov et un expert d’Almaz-Anteï sur la possibilité d’explosion d’un missile sol-air Bouk 9M38M1 à proximité de l’avion», a indiqué M.Steenhuis.
Il a ajouté que le tribunal permettrait au groupe Almaz-Anteï, concepteur des missiles Bouk, de nommer un expert qui répondra aux questions du centre aérospatial des Pays-Bas.
«En outre, les rapports d’Almaz-Anteï relatifs au vol MH17, qui ont été traduits en anglais, doivent être ajoutés au dossier», a noté M.Steenhuis.
Procès MH17 à Amsterdam
Un procès sur le crash du vol MH17 de Malaysia Airlines se déroule aux Pays-Bas depuis le 9 mars. Interrompues en raison de la pandémie de Covid-19, les audiences ont repris le 8 juin.
Crash du Boeing en Ukraine
Un Boeing 777 de Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur s’est écrasé le 17 juillet 2014 non loin de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes passagers et membres d’équipage du vol MH17 ont péri. Le crash s’est produit dans la région plongée dans un conflit armé opposant des républiques autoproclamées au gouvernement ukrainien arrivé au pouvoir en février 2014 à la suite d'un coup d'État à Kiev.
Question d’un missile Bouk
Peu de temps après, les Pays-Bas ont mis en place une équipe d’enquête conjointe, la Joint Investigation Team (JIT), mais en ont exclu la Russie qui avait plusieurs fois offert son assistance. D'après les membres du JIT, l'avion a été abattu par un missile sol-air Bouk de fabrication russe tiré depuis une zone qui était à l'époque contrôlée par les insurgés.
Selon le substitut du procureur général russe, Nikolaï Vinnitchenko, Moscou a remis aux Pays-Bas des documents prouvant que le missile appartenait à l’Ukraine et qu’il avait été tiré depuis une zone contrôlée par l’armée ukrainienne. Les enquêteurs ont ignoré ces données. Toutefois, la justice du pays a reconnu au début du procès avoir reçu ces informations du parquet russe.