Dimanche 28 juin, au soir du second tour des élections municipales dans la commune de Balagny-sur-Thérain, dans l'Oise, des candidats de la liste sortie gagnante des urnes (Les citoyens de demain) ont décidé d’immortaliser ce moment avec une photo prise lors d'une soirée privée et qui a suscité l’indignation des habitants, rapporte Franceinfo.
La photo, publiée sur Facebook, montre neuf des membres de la liste de Philippe Maréchal, ancien conseiller municipal d'opposition, le sourire aux lèvres, en train de faire des doigts d'honneur.
Le cliché partagé par l'une des colistières, Angie Monribot, sur sa page Facebook personnelle, a très vite fait le tour de cette commune d’environ 1.700 habitants dont certains ont même fait remonter l'affaire au préfet de l'Oise alors que d'autres seraient prêts à lancer une pétition pour demander la démission de l'équipe élue.
«Je suis triste pour mon village»
La photo s’est enfin retrouvée entre les mains de Marie-Odile Guillou, maire sortante de la commune.
«Les habitants sont choqués, outrés. Moi, je suis triste pour mon village. Cela donne une très mauvaise image. Quand on est élu, il faut rester digne. On peut faire la fête, boire du champagne mais pas faire des doigts d'honneur», a-t-elle expliqué auprès de Franceinfo.
Elle a envoyé le 29 juin un mail à plusieurs des maires des villages alentours avec la photo en pièce jointe. Ils ont également exprimé leur indignation.
Le nouveau maire réagit
«Cette photo a été détournée de son objectif. Elle n'avait pas pour but d'insulter la population. Nous allons porter plainte pour diffamation, d’autant que la photo a été distribuée ce lundi dans toute la commune», a-t-il déclaré.
Il a assuré qu'il s'expliquerait «directement avec la population et à la gendarmerie», condamnant néanmoins le cliché et promettant de «régler ça avec [son] équipe».
La colistière va porter plainte
Quant à la colistière Angie Monribot, elle a indiqué que «ces doigts d'honneur, c'était une plaisanterie» pour «décompresser». Selon elle, c’est une campagne difficile qui les a poussés à faire ce geste. Elle affirme qu’elle comme les autres a été harcelée pendant trois mois de confinement en précisant avoir été «menacée verbalement et diffamée sur les réseaux sociaux».
«C'était une soirée privée. La photo a été volée sur mon profil Facebook et je vais donc porter plainte. Tout ça se réglera au tribunal», a-t-elle conclu auprès de Franceinfo.