Dans le contexte des récentes interpellations de fonctionnaires de la CSI 93, une nouvelle histoire apparaît qui risque de ternir la réputation des forces de l’ordre de Seine-Saint-Denis.
D’après Le Parisien, c’est un homme de 26 ans, suspecté de blanchiment et d'association de malfaiteurs, qui veut porter plainte contre deux membres de la police de Seine-Saint-Denis. Radouane M. vient de sortir de prison à la faveur du renvoi de son procès et avait déjà déposé une plainte contre les policiers en question qui avait alors été classée sans suite.
Une affaire ténébreuse
L’affaire remonte au 7 septembre 2018, où, selon le PV d’interpellation, les policiers de la Compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière (CTCSR93) de Seine-Saint-Denis ont arrêté à Drancy une Citroën C3 avec le conducteur et un passager qui ne portaient pas leur ceinture.
À l’arrière du véhicule, les policiers affirment avoir repéré un sac de sport avec «plusieurs liasses de billets» pour un somme totale de 488.270 euros. Le soir même, Sylvia J., qui faisait partie de cet équipage de police, s’est donné la mort. Radouane M., qui a refusé de parler des détails de cette interpellation durant sa garde à vue, a été placé en détention provisoire.
En effet, le 8 septembre 2018, Actu 17 avait évoqué le suicide d’une policière, originaire de la Côte-d’Azur, âgée de 22 ans, qui s’est donné la mort avec son arme de service, à son domicile de Lagny-sur-Marne. Le média avait alors précisé qu’elle était membre de la CTCSR93 et qu’elle avait participé à l’interpellation à Drancy.
Deux mois plus tard, une lettre anonyme a été envoyée au parquet de Bobigny et à plusieurs médias dans laquelle son auteur évoquait cette interpellation et affirmait que les gardiens de la paix D.B. et T.M. lui avaient volé la somme de 90.000 euros, falsifié le procès-verbal et étaient responsables du suicide de Sylvia J. Compte tenu de ce lettre, le parquet de Bobigny a décidé d'ouvrir une enquête qui a été confiée à l'IGPN.
Nouveaux détails
Le Parisien a pu consulter le PV de l’IGPN dressé le 28 décembre 2018. Radouane M. a notamment déclaré à la police des polices que, lors de l’interpellation, la femme aurait voulu appeler des renforts.
«Quand elle a dit ça, il (T.M.) lui a dit "t'appelle pas". Il a pris trois paquets […]. Il les a donnés à son collègue. Là, la femme a dit aux deux "Vous faites quoi?". Son collègue lui a dit: "Tais-toi, t'as rien vu"», a-t-il déclaré.
Le jeune homme affirme également que la mort de la policière n’était pas «une coïncidence» et que la femme n’était pas d’accord avec les actions de ses collègues.
Les policiers rejettent les accusations
Toujours d’après Le Parisien, l’IGPN a établi que des gardiens de la paix D.B. et T.M. étaient déjà visés par quatre procédures administratives après des signalements de collègues. Une synthèse de l'IGPN indique qu’une dizaine de policiers du même commissariat parlaient du comportement «dangereux, à la limite de la légalité et non déontologique des gardiens de la paix D.B. et T.M».
À leur tour, D.B. et T.M. rejettent les accusations lancées contre eux par Radouane M. et parlent de la jalousie de leurs collègues.