Au Togo, «plaque tournante de la drogue», les jeunes se meurent

© AFP 2024 Arnulfo FrancoBrique de cocaïne
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Un récent rapport sur la consommation de stupéfiants par les jeunes Togolais préoccupe la société civile. Dans ce pays côtier du Golfe de Guinée, qui a acquis une réputation de plaque tournante de la drogue, le gouvernement semble engagé à mettre au point une véritable riposte pour lutter contre ce fléau.

Au Togo, les résultats d’une récente enquête démontrant une forte consommation de substances illicites chez des jeunes suscitent une grande inquiétude et confirment la nouvelle réputation de Lomé comme plaque tournante de la drogue.

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Menée par l’ONG Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement (ANCE) et rendue publique le 25 juin dernier, l’étude montre que sur un échantillon de 500 jeunes, près de 18% prennent trois types de drogues –tramadol, cocaïne et cannabis.

L’ONG tire la sonnette d’alarme et appelle à une prise de conscience collective face à ce fléau.

«Nous ne pensions pas que le phénomène serait si grave. Pendant que plusieurs organisations sont sur d’autres fronts pour cette jeunesse, l’enquête nous permet de voir que cette dernière s’enfonce dans la drogue. Tout le monde doit en prendre conscience et agir maintenant», a confié à Sputnik le docteur Fortune Akpéné Bebewou, responsable du programme Santé à l’ANCE.

Cette tendance constatée auprès des jeunes, essentiellement des élèves de collège et de lycée âgés entre 12 et 24 ans, est commentée par des organisations de la société civile togolaise comme une preuve de plus que «Lomé est une plaque tournante de la drogue».

«De nos investigations, nous savons que toutes ces substances ne sont pas des productions locales. Elles viennent toutes de l’extérieur et elles sont destinées ensuite à l’exportation en direction de plusieurs pays, dont certains européens. Ce qui confirme malheureusement que le Togo est une plaque tournante de la drogue», soutient à Sputnik Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron, président de Vie libre et positive, une ONG togolaise spécialisée dans la lutte pour un monde sans substances psychoactives.

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Le 28 décembre 2019, les autorités uruguayennes avaient annoncé la saisie de 4,4 tonnes de cocaïne à destination du port autonome de Lomé, une preuve de plus que le circuit de la commercialisation des stupéfiants passe par le Togo. Dosseh-Anyron affirme que certaines de ces substances sont vendues aux jeunes Togolais des quartiers paupérisés jusqu’à 15 fois moins cher de leur prix de vente en Europe.

Emmanuel Sogadji, le président de la Ligue togolaise des consommateurs interrogé par Sputnik, déplore cette situation: «C’est parce que la drogue est disponible et en quantité suffisante qu’elle circule dans le pays et que les jeunes en consomment, alors même qu’elle est totalement interdite. Conclusion: les jeunes en meurent. C’est inacceptable et on doit mettre fin à ce commerce

Les autorités togolaises communiquent régulièrement sur les coups de filet qu’elles réalisent pour mettre fin à ce trafic. Dans la nuit du 9 au 10 juin dernier, les forces de sécurité ont mis la main sur une tonne et demie de cannabis au poste de contrôle et des douanes de Hihéatro, une localité située dans la région des plateaux à environ 150 km de Lomé.

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Le Togo compte même renfoncer la riposte avec «un cadre stratégique, assorti d’un plan d’action» dont il s’est doté début 2020. Le plan prévoit des stratégies spécifiques sectorielles pour «lutter contre le trafic illicite des drogues, prévenir l’usage des substances, traiter la dépendance aux stupéfiants et les conséquences sociosanitaires associées», selon Yark Damehame, ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile qui s’exprimait le 26 juin devant la presse à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la drogue.

Il s’agira plus précisément, pour l’exécutif togolais, de mettre l’accent sur la sensibilisation, de renforcer le contrôle aux frontières et de sévir contre les trafiquants.

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