L’avocat de la famille d’Adama Traoré se plaint désormais de «violences judiciaires»

© Sputnik . Dominic Boutin / Accéder à la base multimédiaAssa Traoré
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L’avocat de la famille Traoré a remis en cause l’impartialité des juges censés mener l’instruction sur la mort du jeune homme. Il dénonce un déni de justice et parle d’une affaire d’«Outreau inversée».

Interrogé par Le Parisien, Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille Traoré, s’en est pris à la manière dont la justice française mène les débats. 

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À la veille de l’audition de deux témoins importants dans l’affaire, le magistrat a pointé du doigt ce qu’il considère comme des dysfonctionnements judiciaires.

Me Yassine Bouzrou s’interroge en particulier sur le refus des juges de lui transmettre les dossiers des gendarmes incriminés, pour savoir s'ils avaient des antécédents judiciaires ou disciplinaires.

«Je pense que cette affaire va au-delà des violences policières, nous sommes aussi dans des violences judiciaires. Ce qui est encore plus grave. Car, normalement, c'est à la justice de tout mettre en œuvre pour obtenir la manifestation de la vérité, or, dans cette affaire, on a l'impression que c'est le contraire», a-t-il déclaré au Parisien.

«Un Outreau inversé»?

Me Yassine Bouzrou a également mis en doute l’impartialité des juges, selon lui «incapables de mener une enquête effective». Le magistrat affirme que la famille Traoré va demander une nouvelle récusation de ces juges, mesure déjà réclamée par la partie civile mais qui lui avait été refusée.

«Il convient de rappeler que les juges d'instruction ont l'obligation d'instruire à charge et à décharge. Or, il y a un refus systématique d'instruire à charge contre les gendarmes. Mes clients estiment qu'il s'agit d'un "Outreau" inversé», affirme Yassine Bouzrou au Parisien.

L’avocat déclare en outre que la famille Traoré pourrait saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), estimant que «la France ne peut qu’être condamnée» pour la manière dont est menée l’instruction.

Sollicité par Le Parisien, Me Rodolphe Bosselut, l'avocat des gendarmes, n'a pas souhaité faire de commentaire avant l'audition des témoins.

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