Il ne reste désormais que quelques maillons de la «ceinture rouge» qui faisait le tour de Paris depuis les années 1920. En 2020, certaines mairies, comme celle de Stains, ont bien conservé l’étiquette communiste mais surtout grâce aux nouvelles unions qu’on voit naître sur le terrain.
Seule consolation: la reconquête de Bobigny (93), perdue en 2014. Le candidat du PCF, Abdel Sadi, y a défait le centriste Christian Bartholomé avec 55,3% des suffrages contre 44,7%. À Ivry-sur-Seine, le maire Philippe Bouyssou est confortablement réélu avec près de 66% des votes exprimés contre les candidats Divers droite et LREM. Noisy-le-Sec, une autre ville de Seine-Saint-Denis a vu la victoire du candidat communiste Olivier Sarrabeyrouse (53,47%), mais sous le slogan «Votez Noisy, votre liste de progrès social, écologique et solidaire».
La «ceinture rouge» se délite, les crises urbaines changent de nature. À sa naissance, le combat des municipalités communistes consistait à soutenir des politiques sociales pour les 800.000 banlieusards qui vivaient dans des lotissements défectueux et non raccordés aux commodités. Notamment, la création de nombreuses habitations à bon marché (HBM), ancêtres des HLM. Aujourd’hui, ces HLM sont devenus les centres de cristallisation des tensions urbaines. La désindustrialisation de la région parisienne et le chômage ont dynamité l’assise du PCF. Désormais, pour rester aux manettes du pouvoir municipal, il ne semble plus rester que la gestion des communautés.