«Les Américains sont venus à Abbottabad et ont tué Oussama Ben Laden. Il est mort en martyr», a déclaré M. Khan lors d'un discours devant l'Assemblée nationale, où il a mentionné les relations compliquées entre Islamabad et Washington après le raid américain.
«Après cela, le monde entier nous a insultés (...). Notre allié tue quelqu'un dans notre pays sans même nous en informer», a-t-il poursuivi, qualifiant ces faits d'«humiliation» pour de nombreux Pakistanais.
Ces propos provoquent la colère
Opposants et défenseurs des droits de l'Homme ont immédiatement fait part de leur indignation.
«Imran Khan a truqué l'Histoire en déclarant aujourd'hui qu'Oussama Ben Laden est un martyr», a réagi Khawaja Asif, le ministre des Affaires étrangères du précédent gouvernement, devant le Parlement.
«Les musulmans du monde entier se battent contre la discrimination qu'ils subissent en raison du terrorisme récent. Et notre Premier ministre aggrave la situation en qualifiant OBL [Oussama Ben Laden] de martyr de l'islam», a tweeté Meena Gabeena, défenseur des droits de l'Homme.
Le ministre des Technologies, Fawad Chaudhry, a tenté de défendre le Premier ministre en invoquant le fait que «sa langue avait fourché».
Les martyrs sont vénérés dans l'islam. Ce terme est généralement utilisé pour les personnes qui meurent ou sont tuées alors qu'elles sont au service de la religion.
En 2019, Imran Khan avait toutefois déclaré lors d'un voyage aux États-Unis que le renseignement militaire pakistanais avait fourni à Washington une piste qui avait permis de débusquer Ben Laden.
Asad Durrani, ex-directeur du renseignement militaire, a également déclaré sur Al Jazeera en 2015 que cette agence savait probablement où le cerveau du 11 septembre se cachait et espérait l'utiliser comme monnaie d'échange avant qu'il ne soit tué.
Imran Khan a longtemps été affublé au Pakistan du sobriquet de «Taliban Khan» pour sa volonté maintes fois répétée de négocier avec les talibans.
*Organisation terroriste interdite en Russie