Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, a accusé mardi 23 juin le secrétaire d'État américain Mike Pompeo d’avoir tenté d'induire le monde en erreur au sujet des avions russes et chinois que Téhéran pourrait acquérir.
Auparavant, le secrétaire d'État avait indiqué sur Twitter que les États-Unis ne permettraient pas la levée de l'embargo sur les armes contre l'Iran, car cela donnerait à Téhéran la possibilité d'acheter des armes russes et chinoises et donc que «l'Europe et l'Asie pourraient être dans le collimateur de l'Iran».
If the @UN Arms Embargo on Iran expires in October, Iran will be able to buy new fighter aircraft like Russia’s SU-30 and China’s J-10. With these highly lethal aircraft, Europe and Asia could be in Iran’s crosshairs. The U.S. will never let this happen. pic.twitter.com/OwV1gHFjrk
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) June 23, 2020
«Le secrétaire d'État Pompeo est si désespéré d’induire le monde en erreur qu'il prétend qu’en octobre l'Iran achètera des avions de chasse», indique M. Zarif sur Twitter.
.@SecPompeo is so desperate to mislead the world that he claims come October, Iran will purchase fighter aircraft.
— Javad Zarif (@JZarif) June 23, 2020
And then send them off to the limits of their ONE-WAY ranges.
Perhaps he could also say how they would fly back to Iran having exhausted their fuel.#Shameless pic.twitter.com/t0vVL5y1lz
Le ministre a attiré l’attention sur la carte accompagnant le tweet de Mike Pompeo, lequel montre la portée de vol maximale du J-10 chinois et du Su-30SM russe.
«Après cela [l’achat d'avions, ndlr], l’Iran les enverra à la portée de vol maximale. Peut-être pourrait-il [Mike Pompeo, ndlr] également expliquer comment ils retourneraient en Iran après avoir épuisé leur carburant», a conclu Mohammad Jawad Zarif, accompagnant le tweet du mot «éhonté».
Une prolongation éventuelle de l’embargo
Les États-Unis ont remis lundi 22 juin à leurs partenaires du Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution condamnant les attaques de 2019 en Arabie saoudite imputées à l'Iran et proposant de prolonger pour ce pays l’embargo sur les armes.
Soutenus depuis vendredi 19 juin par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, les États-Unis devraient utiliser une réunion semestrielle sur l'Iran du Conseil de sécurité prévue le 30 juin pour défendre leur projet.
Les critiques de Moscou
En mai, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a envoyé une lettre au secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres dans laquelle il souligne que l'application de ces restrictions après le 18 octobre 2020 «n'a jamais été prévue, et il n'y a aucune raison légale ou autre de reconsidérer cette entente».
L'Iran est soumis jusqu'en octobre à un embargo sur les armes lié à la résolution 2231 ayant entériné l'accord nucléaire international conclu en 2015 avec Téhéran.