Le ministère de l'Agriculture a suspendu ce 24 juin l'agrément de la chaîne ovine de l'abattoir de Rodez en annonçant une «inspection complète» des installations, où des «sévices graves» aux animaux ont été dénoncés par l'association de défense des animaux L214.
«Une vidéo publiée ce jour met en cause les conditions de mise à mort des agneaux à l'abattoir de Rodez. Elle montre des pratiques inacceptables avec des manquements graves aux règles de protection animale», indique le ministère dans un communiqué.
«Pratiques d'abattage grandement déficientes»
L'association de défense des animaux L214 a dénoncé ce 24 juin les pratiques d'un abattoir industriel de l'Aveyron et porté plainte pour «sévices graves envers des animaux», des agneaux issus de la filière de production du fromage roquefort.
Selon l'association, «un agneau est abattu toutes les 10 secondes» dans cet établissement «où les pratiques d'abattage sont totalement défaillantes». Sur la vidéo, on voit notamment des agneaux égorgés à vif à une cadence rapide.
«Ils sont égorgés à vif (abattage rituel) ou, théoriquement, étourdis avant d'être saignés. L'étourdissement des agneaux se fait par électrocution, mais les mauvaises pratiques et les cadences infernales entraînent la saignée et l'accrochage d'agneaux encore totalement conscients», selon L214.
Pour produire le lait qui sera transformé en roquefort, les brebis doivent donner naissance à des agneaux. Selon L214, sur plus d'un million d'agneaux nouveaux-nés chaque année, seuls un quart sont gardés pour renouveler le cheptel, les autres étant envoyés dans des élevages intensifs puis à l'abattoir.