La péninsule de Corée a connu de nombreuses attaques verbales ces dernières semaines. Le Nord a notamment critiqué le fait que des dissidents nord-coréens établis au Sud envoyaient dans sa direction des tracts de propagande au moyen de ballons portés par le vent. Mais l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) a annoncé mercredi que Kim Jong-un avait présidé la veille une réunion de la Commission militaire centrale (CMC) qui «a suspendu les plans d’action militaire contre le Sud».
Une volonté inhabituelle de conciliation
Cette nouvelle a surpris beaucoup d’experts qui ne cessent d’avancer différentes explications concernant le revirement dans la position de Pyongyang. Kim Dong-yup, professeur à l'Institut d'étude de l'Extrême-Orient auprès de l'université Kyungnam, n’a pas exclu, lors d’un entretien avec Sputnik, que ce changement dans l’attitude nord-coréenne soit lié à des raisons politiques intérieures.
«Alors que Pyongyang est attaché à l’idée d’une "percée frontale" principalement sur le plan économique, ce qui implique l’envoi sur ses chantiers même des militaires, l’aggravation de la tension internationale, voire sa possible transformation en crise pourraient être considérées comme un facteur négatif», a déclaré l’universitaire.
Impératifs d’une «percée frontale» en économie
Et de supposer que cette décision de Kim Jong-un pourrait s’expliquer par la nécessité de garantir la participation de la population de la Corée du Nord à cette campagne de «percée frontale» en économie.
«D’autre part, l’actuelle suspension d’actions militaires contre la Corée du Sud pourrait être liée à la préparation des futurs tirs de missiles ou à la démonstration de nouveaux armements stratégiques, soit à des actions militaires contre les États-Unis. Ne serait-ce pas le pire des scénarios éventuels», s’interroge Kim Dong-yup.
Quoi qu’il en soit, il ne rejette pas non plus une variante positive, supposant que l’actuel changement d’attitude de Pyongyang serait lié à des contacts privés menés par Séoul pour ne pas permettre que la situation se dégrade.