La société biopharmaceutique allemande CureVac a reçu le feu vert pour lancer des essais cliniques. Il s'agit de sa première étude sur l'Homme pour un vaccin contre le Covid-19. Le 19 juin, à l’hôpital universitaire de Tübingen, un vaccin a été injecté à une première patiente dans le cadre d’essais cliniques de phase 1, rapporte à Sputnik le professeur Peter Kremsner, directeur de l'Institut de médecine tropicale de l'hôpital universitaire de Tübingen.
Selon lui, il s'agit de tester la sécurité et la tolérance du candidat vaccin et de déterminer si une réponse immunitaire spécifique est créée contre l'agent pathogène. Cette étude doit permettre d’identifier la dose adéquate pour la suite du développement et d’initier rapidement une étude plus large évaluant l’efficacité du sérum.
Un vaccin conçu à partir d’une nouvelle technologie
Ce vaccin expérimental contient des morceaux d’ARN, molécule cousine de l’ADN, qui contient des informations génétiques propres au SARS-CoV-2. Lorsqu’injectés dans le muscle, ces morceaux d’ARN doivent se reproduire et amener les cellules immunitaires du corps humain à fabriquer des copies de la protéine en forme de pointe retrouvée à la surface du coronavirus. Ainsi, le système immunitaire serait «entraîné» à reconnaître et à repousser le Covid-19.
Cette stratégie diffère de la manière traditionnelle de concevoir des vaccins, qui consiste notamment à injecter une version affaiblie ou modifiée d’un virus dans le corps humain.
Révolutionner la façon de réagir aux épidémies
Lors d’essais précliniques sur des animaux, le candidat vaccin s’est avéré sûr et a produit des signes encourageants d’une réponse immunitaire efficace.
«À mon avis, il ne faut plus continuer des tests sur les souris s’il ne s’agit évidemment pas de ceux de toxicité. Très souvent ils [les tests sur les souris, ndlr] ne sont pas rationnels et peuvent même induire les chercheurs en erreur», indique le professeur.
Venir à bout du coronavirus
Comme le détaille la biotech CureVac, ces essais de phase 1 auxquels participeront des jeunes en bonne santé ont pour but d’évaluer l’efficacité des adjuvants, soit des substances censées augmenter la réponse immunitaire. L’utilisation d’un adjuvant peut par exemple réduire la quantité d’antigène requise par dose, permettant à plus de doses de vaccin d’être produites et mises à la disposition d’un plus grand nombre de personnes.
Les scientifiques s’assignent pour objectif de trouver un moyen de combattre, voire de venir à bout du coronavirus, dont la propagation est alarmante.