François Hollande «n'a établi aucune pression» dans l’affaire Fillon, assure Manuel Valls

© AFP 2024 Thomas SAMSONManuel Valls
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Manuel Valls s’est dit «surpris» par les déclarations de l'ex-procureure financière Éliane Houlette qui a dénoncé le 10 juin des «pressions» de la part de sa hiérarchie dans l'affaire Fillon. Selon lui, cela ne remet pas en cause la légitimité de l’élection présidentielle 2017.

Ce mardi 23 juin, à l’antenne de France Inter, l’ancien Premier ministre Manuel Valls a déclaré être «surpris» par les propos de l'ex-magistrate Éliane Houlette sur des «pressions» de la part du parquet général alors qu’elle investiguait sur l’affaire Fillon en février 2017.

«Cela met un doute, un poison dans l'institution judiciaire, et c'est pour cela que le Président de la République a eu raison de saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour qu'on sache exactement ce qui s'est passé et que toute transparence soit faite sur la procédure», considère-t-il.
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La magistrate chargée de l'affaire Fillon assure que l’État n’a pas fait «pression» sur l'enquête

Et d’ajouter:

«Ce qui m’étonne toujours en France, c’est notre capacité à remettre en permanence nos institutions, la police, la gendarmerie, la justice et désormais même pour certains, l’élection présidentielle. Non, évidemment, cela ne remet pas en cause la légitimité de l'élection présidentielle de 2017».

«Aucune pression» de la part de François Hollande

Pour Manuel Valls, l’ancien Président de la République n’a «établi aucune pression» dans le cadre de cette affaire.

«D'ailleurs on ne comprend pas très bien de quelle pression il s'agit. Elle [Éliane Houlette, ndlr] a elle-même dit qu'il n'y avait aucune pression politique», souligne-t-il.

«Contrôle très étroit»

Entendue le 10 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Éliane Houlette a réaffirmé avoir décidé en janvier 2017, en toute indépendance, d'ouvrir une enquête visant les époux Fillon après des soupçons d'emplois fictifs révélés par Le Canard enchaîné.

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Belloubet exhorte à «lever le doute délétère» sur l'indépendance de la justice dans l’affaire Fillon

Mais elle s'est émue du «contrôle très étroit» qu'aurait exercé le parquet général dans la conduite des investigations. Elle lui a notamment reproché d’avoir exigé de nombreuses fois des remontées d’informations, souvent avec des délais très courts. «J'ai gardé toutes les demandes. […] Je les ai ressenties comme une énorme pression», confie-t-elle alors.

Par la suite, elle a précisé que M.Fillon «n'avait pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif».

Le 20 juin, Emmanuel Macron a décidé de saisir pour avis le Conseil supérieur de la magistrature pour «analyser si le Parquet national financier a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression» lors de l’enquête en question.

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