Lors d’une intervention devant des militaires samedi 20 juin, le Président égyptien les a appelés à se tenir prêts à mener une opération dans leur pays, mais aussi au-delà des frontières. Le même jour, Abdel Fattah al-Sissi a informé que l’Égypte pourrait intervenir en Libye «si le peuple libyen le demandait».
«Si les troupes égyptiennes commencent à avancer, elles seront alors dirigées par des cheikhs des tribus libyennes. […] Et quand le problème sera réglé, les troupes égyptiennes partiront, parce que nous n'avons besoin de rien», a déclaré le Président.
Il a souligné qu’une intervention «directe» du Caire pourrait avoir lieu si les troupes pro-GNA franchissent la «ligne rouge» que représente Syrte, ville libyenne se trouvant à 500 kilomètres au sud-est de Tripoli et environ 900 kilomètres de la frontière égyptienne.
Dans son discours, le Président al-Sissi explique que l'Égypte est prête à «former et armer les tribus libyennes face à l'ingérence étrangère».
«Si le peuple libyen […] nous demande d'intervenir, cela sera un signale au monde entier que l'Égypte et la Libye sont un seul pays, une sécurité et une stabilité commune», ajoute-t-il.
Dans un communiqué publié dimanche, le GNA dénonce les propos de M.al-Sissi qu’il considère être «un acte hostile, une ingérence flagrante et l'équivalent d'une déclaration de guerre».
Initiative égyptienne de paix
Le 6 juin, lors d’une conférence de presse au Caire suite à une réunion avec le maréchal Khalifa Haftar et Aguila Salah, chef de la Chambre des représentants siégeant dans l'est de la Libye, Abdel Fattah al-Sissi a annoncé une proposition de règlement politique de la crise dans le pays.
L’initiative prévoyait notamment l’instauration d’un cessez-le-feu à partir du 8 juin, une représentation équitable des trois régions au Conseil présidentiel, la fusion des institutions de l'État libyen et l'adoption d'une déclaration constitutionnelle.
Le Président égyptien a précisé que l'initiative appelait au respect de tous les efforts internationaux et demandait le retrait des mercenaires étrangers et le désarmement des bandes. Rejetée par le GNA et la Turquie, l’initiative a été soutenue par la Russie, les États-Unis ainsi que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.