Les services de police appropriés étaient au courant de la préparation d’un raid de la communauté tchétchène à Dijon. Le 12 juin, le service du renseignement territorial de l’Aube a rédigé une note intitulée «Tchétchènes: appel à expédition punitive à Dijon», que France Télévisions a pu consulter.
Tout d’abord, les policiers et les gendarmes ont fait attention à un message publié la veille sur le réseau Snapchat. Il s’agit d’un appel d’un membre de la communauté tchétchène résidant dans la banlieue de Troyes, qui évoque un incident impliquant «des Arabes de 25-30 ans» et deux Tchétchènes dont l’un âgé de seulement 15 ans. Il relève notamment le nombre des premiers et précise que le jeune Tchétchène avait été frappé «à six alors qu’ils ont 25 ans minimum».
«Maintenant, c’est à nous de lui permettre de se venger et de redorer notre image», a-t-il écrit.
Toujours selon Franceinfo, les policiers comprennent que l’appel ne doit pas être sous-estimé, «la communauté tchétchène étant connue pour sa réactivité à défendre les siens». Ils rappellent dans ce contexte un raid tchétchène lancé dans la nuit du 24 au 25 avril «contre les membres africains d’un foyer de migrants».
Un premier signal d’alerte
«Le renseignement territorial avait détecté un projet sans en connaître ni la date ni l’ampleur», constate une source proche du dossier.
Finalement, c’est dans la nuit du 12 au 13 juin que les Tchétchènes se sont rendus à Dijon pour affronter notamment des jeunes des Grésilles.
Mais, selon les habitants du quartier, la réponse policière n’a pas été à la hauteur «en dépit du premier signal d’alerte lancé trois jours plus tôt». Les violences dans la ville se sont poursuivies pendant quatre nuits.
Une centaine de personnes, notamment des habitants des Grésilles, ont participé ce 20 juin, malgré une interdiction préfectorale, à une manifestation pour réclamer la démission du préfet accusé de laxisme face aux expéditions punitives de la communauté tchétchène.