Les récentes violences enregistrées à Dijon ont été évoquées dans une note confidentielle d'un service de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) datée du 16 juin et consultée par Le Parisien.
«Ces dernières années, les affrontements entre les Tchétchènes et les autres communautés, principalement d'origine maghrébine, se sont développés», a constaté le Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (SIRASCO).
Il a précisé que ces conflits relevaient souvent «du domaine de l'honneur» ou résultaient «d'enjeux clandestins sur fond d'économie grise».
Après un message sur Facebook, les Tchétchènes sont parvenus à mobiliser plus d'une centaine des leurs pour venger un adolescent qui avait été agressé par des membres issus de la communauté maghrébine.
«Ils auraient pu être 200 de plus si les organisateurs n'avaient pas mis le holà. Pourtant, ils ne sont qu'une dizaine à vivre à Dijon», a indiqué une source policière.
Selon le SIRASCO, «les réseaux criminels tchétchènes investissent un large panel d'infractions» depuis plusieurs années et sont particulièrement présents dans les domaines de la sécurité et du milieu de la nuit.
«Les démonstrations de force de ces groupes criminels sont de plus en plus fréquentes sur le territoire et évoluent vers des violences sans précédent» en France, selon la note.
Les violences à Dijon
La ville est secouée depuis plusieurs jours par des violences entre plusieurs dizaines de personnes, des membres de la communauté tchétchène étant arrivés dans la commune pour venger l'un des leurs, victime d’une agression le 12 juin. L’objectif de la vengeance avait été précédemment confirmé auprès du quotidien Le Bien public par un homme se présentant comme un Tchétchène.
Le 16 juin, Dijon a reçu la visite du secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nunez, qui a assuré que le dispositif des forces de l’ordre y serait renforcé en réponse aux violences.
Cité par l’AFP, le ministère de l'Intérieur a indiqué pour sa part qu'il examinerait «systématiquement la possibilité d'expulser les étrangers impliqués».
Aujourd'hui, environ 300 Tchétchènes sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), ajoute encore la note citée par Le Parisien.