Mercredi 17 juin, le procès de quatre pêcheurs de l’île d’Oléron ainsi que de huit hommes et une femme s’est tenu au tribunal judiciaire de La Rochelle, pour une affaire de drogue à la trame étonnante. Les faits remontent à juillet 2018, et ont été dévoilés dans une publication Facebook de la gendarmerie de Charente-Maritime.
Le patron de pêche et ses trois matelots ont remonté dans leurs filets deux paquets de cocaïne, pour 40 kilogrammes au total. Conscients de la valeur de cette trouvaille, ils décident de se la partager et se mettent en quête d’un acheteur. L’un d’eux, grâce à un intermédiaire, finit par entrer en contact avec un client potentiel, et un rendez-vous est fixé début août. D’après Sud-Ouest, le montant fixé était compris entre 25.000 et 35.000 euros.
Sauf que l’échange ne se passe pas comme prévu. «Ils sont inexpérimentés dans le "marché de la drogue" et veulent faire affaire avec des délinquants chevronnés qui ont une autre stratégie pour acquérir la marchandise», raconte la gendarmerie. En effet, des braqueurs les identifient et les menacent d’une arme. Les trois pêcheurs remettent une partie de la drogue, des tirs partent, et ils se retrouvent blessés.
Il se retrouve nu dans son jardin
L’histoire ne s’arrête pas là. Le patron de pêche, qui avait enterré sa part sur son terrain, est braqué trois semaines plus tard, très tôt le matin. Lui aussi menacé par une arme, il est sorti de son lit, emmené nu dans son jardin, où il est forcé de déterrer la cocaïne pour la remettre à ses agresseurs. Le lendemain, sa compagne récupère le reste de la drogue chez les autres pêcheurs et la remet aux malfrats. Débarrassés de leur maudite trouvaille, ils se croient sans doute à l’abri des problèmes.
C’était sans compter sur les «très nombreuses et minutieuses investigations» des enquêteurs de la brigade des recherches de Rochefort, alertés depuis les coups de feu. Entre février et septembre 2019, ils mettent la main sur pas moins de 12 personnes liées à cette affaire, et retrouvent l’auteur des coups de feu, âgé de 18 ans, en octobre dernier dans l’Oise. Tous ont été mis en examen et quatre ont été placés en détention provisoire.
Lors du procès, des peines allant de six mois de prison avec sursis jusqu’à quatre ans ferme ont été prononcées, selon le degré d’implication des accusés. Le jeune homme qui avait tiré a écopé de la peine maximale. L’un des malfrats a vu son procès renvoyé à une date ultérieure, tandis que trois des quatre pêcheurs seront jugés en septembre 2020.