Mardi 16 juin, une vidéo montrant l’interpellation musclée d’une femme noire par des agents de la sûreté générale de la SNCF à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a été diffusée sur Twitter. L’extrait a notamment été partagé par David Dufresne qui, comme il le fait pour la place Beauvau, alerte cette fois le groupe SNCF auquel ces agents répondent.
allo @GroupeSNCF - c'est pour un signalement
— David Dufresne (@davduf) June 17, 2020
Placage d'une femme enceinte par vigiles de la SUGE
Aulnay-sous-Bois, 17.6.20, source: @RoronoaAli pic.twitter.com/4VStjhPGYs
Les hommes de la police ferroviaire semblaient demander à la femme d’évacuer les lieux, et ont ensuite violemment réagi face à son refus d’obtempérer. Procédant d’abord à une clé de bras, ils ont décidé de la plaquer au sol afin de la menotter.
D’après l’auteur de la vidéo, c’est son mari qui demande aux agents de la lâcher, affirmant qu’elle est enceinte. D’autres personnes tentent ensuite d’intervenir, tandis que l’homme identifié comme son conjoint est plaqué contre un mur, puis menotté et tenu à l’écart.
Usage de gaz
Dans un autre extrait, les témoins s’attroupent autour de la femme afin de s’informer de son état de santé, certains répétant qu’elle «n’a rien fait». L’un des agents fait alors usage de gaz pour les disperser et demande l’évacuation de la gare.
🔴 INFO - #AulnaySousBois : Une femme à été interpellé par la police ferroviaire @SNCF dans une gare #RER.
— FranceNews24 (@FranceNews24) June 16, 2020
La foule s’agglutine autour des policiers alors que ces derniers s’assurent de l’état de santé de l’interpellée, la situation dégénère rapidement. #Aulnay #policiers pic.twitter.com/s7AAU0vPYq
Une situation qui risque de creuser encore davantage le fossé entre les représentants des forces de l’ordre et la population, et qui passe d’autant plus mal depuis les mobilisations en hommage à Adama Traoré en France. Comme l’indique la SNCF sur les offres d’emploi pour ce poste, ces agents doivent être des «garants de la sûreté des personnes» dans les trains et les gares.
Explications de la SNCF
Ce mercredi 17 novembre, la SNCF a commenté les faits, précisant que cette jeune femme «venait d’être verbalisée à trois reprises». Sans porter de masque, «elle avait craché et voulait prendre le train sans billet», ce qui a poussé les agents à l’expulser de la gare. Le groupe a par ailleurs ouvert une enquête interne, deux de ses agents ayant reçu des ITT de cinq jours et un troisième de sept jours.
Après cette interpellation, elle a été prise en charge par le SAMU et a été transportée à l’hôpital, lequel n’a pas encore confirmé son état de grossesse. Elle pourrait aussi se voir prescrire des jours d’ITT, a précisé Le Parisien. Elle a déposé plainte contre les agents pour «violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique».