Quelles sont les conséquences de la fin de la bataille de Tripoli? Plus de quatorze mois après le lancement de son offensive vers la capitale libyenne, le maréchal Haftar semble ne plus avoir sa place dans la guerre ni dans le futur processus de paix.
Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut des Relations Internationales Clingendael de La Haye, aux Pays-Bas, et spécialiste de la Libye considère qu’Haftar a subi une «humiliation militaire» et sera prochainement écarté par ses nombreux soutiens étrangers. D’autant plus que son image pourrait davantage se détériorer. En effet, les forces armées fidèles à Tripoli ont récemment découvert de centaines de corps, notamment d’enfants et de femmes, dans des charniers à Tarhuna. Le GNA pointe du doigt certaines milices proches d’Haftar qui contrôlaient cette ville, située au sud-est de Tripoli.
De plus, cette défaite assoit davantage le gouvernement d’union nationale ou GNA, reconnu par les Nations unies. Elle est surtout une bonne nouvelle pour son parrain, la Turquie d’Erdogan, qui est le grand vainqueur de cette dernière séquence militaire et qui pourrait gagner davantage de terrain vers l’Est du pays, si le GNA et ses alliés parviennent à conquérir la ville de Syrte.
Jalel Harchaoui dresse un état des lieux de la situation libyenne, égratignant au passage la France pour son impuissance. Il rappelle également le jeu essentiel du grand allié de Paris dans la région, les Émirats arabes unis.
Dans ce nouveau Désalliances, l’intégralité de notre entretien avec Jalel Harchaoui.