Le renvoi de la SNCF et d’un cheminot devant le tribunal correctionnel pour homicides et blessures involontaires liés à la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge en 2013 a été critiqué par Éric Meyer, secrétaire fédéral du syndicat Sud-Rail, interrogé le 12 juin par Franceinfo.
Selon lui, «on est allés chercher le bouc émissaire», alors que l’accident «ne résulte pas de la responsabilité du cheminot lambda».
«Ce sont les deux présidents de l'époque, SNCF Réseau et SNCF, dont Guillaume Pépy, qui auraient dû être renvoyés» en correctionnelle, en raison «d'une politique de maintenance défaillante» qui existait «depuis des années», martèle le syndicaliste.
Il évoque également la possibilité de démontrer que «ces défauts de maintenance, qui étaient courant à l’époque, étaient la résultante d’une politique qui allait vers le traçage des investissements vers le tout TGV».
De plus, «une des premières mesures prises par Guillaume Pépy, c'est de modifier la chaîne de responsabilité, rendant impossible la possibilité pour lui et le président de SNCF Réseau d'être inquiétés si d'autres accidents similaires venaient à se reproduire», a expliqué Éric Meyer.
Procès envisagé en 2021
Le procès est prévu «au courant de l’année 2021», a précisé le parquet d’Évry. Cette procédure judiciaire «montrera que c’est une défaillance de maintenance sur le long terme qui a engagé la sécurité», a conclu Éric Meyer.
Un train d’Intercité reliant Paris-Austerlitz à Limoges-Bénédictins a déraillé le 12 juillet 2013 en gare de Brétigny-sur-Orge. Roulant à une vitesse de 137 km/h, il s’est séparé en deux parties. La défaillance d’une éclisse, pièce métallique qui raccorde deux rails consécutifs, a été établie comme la cause de l’accident.