Dans la soirée du mercredi 10 juin, plusieurs patrouilles de police se sont rassemblées sur la place Masséna à Nice pour protester contre les dernières déclarations de leur ministre. Ils reprochent à Christophe Castaner d’avoir mis fin à la technique de la «prise au cou», en plus de promettre une «suspension systématique» des policiers suspectés de racisme.
#Nice une cinquantaine de collègues sur la place Massena pour marquer leur dépit et leur malaise après les déclarations du Ministre de l’Interieur @usgp06 solidaire de cette action. #Gyro2Tons pic.twitter.com/mxyqHEDMrj
— UNITE SGP POLICE 06 (@usgp06) June 10, 2020
D’après le syndicat Alliance, ils étaient 70 gardiens de la paix de la cité azuréenne à exprimer leur ras-le-bol, se disant excédés et démoralisés par les nombreuses accusations de racisme et de violences proférées à l’encontre des forces de l’ordre ces derniers jours. «La pandémie disciplinaire nous guette, restez confinés!», ironise le dernier tract du syndicat policier.
«On bafoue nos droits et la présomption d’innocence», s’indigne auprès de Nice Matin Karine Jouglas, secrétaire d’Alliance dans les Alpes-Maritimes.
«Beaucoup de ceux qui nous critiquent ignorent la réalité de notre métier, la détresse des habitants des cités qui subissent la délinquance au quotidien», affirme-t-elle.
Elle ajoute que les policiers ne comprennent pas pourquoi le ministre a réagi de cette manière à une manifestation de 23.000 personnes, sachant que «plus de 80% de la population ont confiance en la police».
Selon elle, «les dérapages sont rares», et «donnent lieu à des sanctions exemplaires». Elle rappelle également que dans le seul département des Alpes-Maritimes, les forces de l’ordre interviennent 150 à 170 fois par jour, lors desquelles elles subissent toujours davantage de provocations et d’agressions.
Une technique d’interpellation problématique?
Face à l’interdiction de la technique dite «de l’étranglement», certains agents ont jeté leurs menottes sur la place niçoise, se demandant comment ils pourront désormais interpeller un individu qui se rebelle.
Total soutien envers les policiers nationaux qui se sont rassemblés ce soir place Masséna à Nice et ont jeté leurs menottes en signe de colère.
— Pierre Nerval (@PNerval) June 11, 2020
Nous leur devons respect et reconnaissance. Ce ne sont pas les voyous qui doivent faire la loi en France.
E.C. pic.twitter.com/eIl6E05Vh0
«Que les politiques écoutent les hommes de terrain. Il n’y a pas une intervention qui se ressemble», proteste un ancien patron du Raid auprès du quotidien régional, affirmant que «les techniques utilisées sont éprouvées».
Le syndicat Alliance Police nationale a proposé que cette technique soit remplacée par un usage plus généralisé du Taser, ou pistolet à impulsion électrique. Un appareil qui, selon les spécialistes, pourrait toutefois s’avérer plus dangereux qu’un étranglement maîtrisé, indique le quotidien régional.