«Vous êtes notre chance. Vous êtes une chance pour la France.»
Les mots de Christiane Taubira ont ému Assa Traoré, venue sur le plateau de Quotidien pour parler des violences policières et de la mort de son frère Adama, décédé en juillet 2016 dans le cadre d’une interpellation policière. Un combat remis en lumière depuis la mort de George Floyd. Au cours d’un duplex, l’ancienne ministre de la Justice a exprimé tout son soutien à la sœur d’Adama ainsi qu’à sa famille.
🗣 Assa Traoré, fondatrice du comité « @laveritepradama» et @ChTaubira sont ce soir face-à-face dans #Quotidien. pic.twitter.com/0z3ppSUAqv
— Quotidien (@Qofficiel) June 9, 2020
Un témoignage qui n’a pas manqué de faire réagir la jeune femme, qui a évoqué «ces mots qui donnent du courage pour continuer dans la lutte.»
Une lutte que le comité «Vérité et Justice pour Adama» mène maintenant depuis quatre ans.
Moins de paroles, plus d’actes
Depuis la mort de George Floyd, un vent de contestation s’est élevé à travers le monde contre le racisme et les violences policières que subit une partie de la population. Ce mouvement a redonné une visibilité à la mort d’Adama Traoré, décédé en juillet 2016 au cours d’une interpellation policière.
Depuis, malgré les nombreuses procédures judiciaires déjà effectuées, sa famille et ses proches demandent des explications et surtout des actes afin que «justice soit rendue», car de nombreuses demandes pour faire la lumière sur cette affaire, comme une reconstitution demandée par le Parquet, ont été refusées à plusieurs reprises, affirme Assa Traoré.
«Si la justice française n’a pas peur de la vérité dans l’affaire Adama Traoré, cette reconstitution aurait dû avoir lieu depuis très longtemps,» insiste Assa Traoré.
L’affaire d’Adama Traoré a pris une place centrale dans le mouvement contestataire actuel et l’exécutif a souhaité montrer son implication, puisqu’ Emmanuel Macron a demandé à Nicole Belloubet de recevoir la famille Traoré. La ministre de la Justice a vite essuyé un refus de leur part, la famille appelant d’abord à respecter la séparation des pouvoirs, puis se montrant lasse de toute discussion, estimant que seuls les actes ont un réel impact:
«Seuls les actes judiciaires pourront nous emmener à la condamnation et à la mise en examen des gendarmes», a-t-elle déclaré sur le plateau de Quotidien.
Le mouvement et les manifestations qui se sont déroulées depuis le début du mois de juin ont fait avancer l’affaire Adama, estime Assa, qui finira par annoncer à Yann Barthès que deux témoins principaux vont être entendus par les juges. Mais la sœur Traoré tempère, qualifiant cette nouvelle procédure de «petite victoire», qui sans la participation du peuple français au rassemblement du 2 juin, n’aurait pu se faire, estime-t-elle.