L’un deux, Jeremy Audouard, qui filmait l’arrestation d’un manifestant qu’il qualifie de «musclée», a été vertement pris à partie par l’un des policiers, qui lui reprochait de ne pas avoir sa carte de presse visible. Il a filmé l’altercation.
Un policier m'a menacé car je filmais l'arrestation d'un manifestant #BLM. Filmer est un droit. Papiers d'identité et carte de presse confisqués quelques minutes, du genre "je sais sui tu es maintenant". Intolérable @ajpjournalistes #Belgium #Police pic.twitter.com/mUPdcQ8Woi
— Jeremy Audouard (@Jeremyaudouard) June 7, 2020
D’abord poussé, le reporter se fait hurler dessus par l’agent tout au long de la vidéo, qui martèle l’obligation d’avoir une carte de presse visible pour un journaliste.
«Reculez, tu n’as pas de carte! Tu me montres ta carte! Je veux voir la carte visible!»
Le policier finira par confisquer ses papiers d’identité et sa carte de presse, affirme le journaliste en légende de la vidéo. Une fois ses papiers rendus, il déclarera avoir subi des menaces de la part du policier en question:
«Ce que je n’ai pas apprécié, c’est qu’il m’a confisqué ma carte de presse et ma carte d’identité, qu’il a disparu dans la nature avec mes papiers, et que j’ai dû demander à des policiers où il était pour retrouver mes papiers. Il me les a rendus et m’a dit “Toi, très bientôt, attends-toi à avoir des surprises”. Ce genre de menace n’est jamais agréable», confie Jeremy Audouard à RTBF.
Sur Twitter, le reporter a affirmé que d’autres collègues avaient reçu des coups, parfois de matraque, aussi bien de policiers que de manifestants.
Dépôt de plainte
Ne voulant pas faire de généralités, Jeremy Audouard précise tout de même que la majorité des policiers ont maintenu l’ordre dans le respect:
Oui, et je dois dire que la majorité des policiers a été correcte avec moi pour cette manif
— Jeremy Audouard (@Jeremyaudouard) June 7, 2020
Suite à la publication de la vidéo, l’association des journalistes professionnels (AJP), en association avec la Fédération européenne des journalistes ont dénoncé ces intimidations, un dossier de plainte a été ouvert et le Conseil de l’Europe a été saisi ce lundi 8 juin, selon la RTBF.
«L’AJP va faire un dossier de plainte, car à l’occasion d’un contrôle, la police ne peut pas ensuite le menacer de le retrouver. Ce sont des agissements policiers inacceptables dans État de droit», déclare Martine Simonis, secrétaire générale de l’AJP à nos confrères de RTBF.
L’AJP a par ailleurs lancé un appel à tous les journalistes qui auraient subi ce genre d’intimidations lors de la manifestation du 7 juin.
Nous appelons tous les journalistes ayant subi des intimidations ou violences à se manifester https://t.co/kMgW1wsvfG https://t.co/xi4HXp8wpO
— Association des Journalistes Professionnels (@ajpjournalistes) June 8, 2020
Droit d'informer
«La police ne peut pas empêcher les journalistes de filmer. Elle peut leur demander de s’identifier, c’est à ça que sert la carte de presse émise par le SPF Intérieur. Cela permet au porteur de s’identifier comme journaliste.»
Pourtant, les attaques envers les journalistes, témoignages et vidéos à l’appui, continuent, mettant à mal la liberté de la presse. Une situation belge qui fait écho à la situation française, que Sputnik décrivait il y a quelques mois: