La République tchèque a agi «de manière déshonorante et indigne» en déclarant personae non gratae deux employés du Centre russe des sciences et de la culture de Prague, a indiqué vendredi 5 juin le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué de presse.
«Les autorités tchèques ont gravement nui aux relations russo-tchèques sans motif raisonnable. La décision de Prague recevra une réponse adéquate et sera prise en considération lorsque la Russie formulera sa politique à l'égard de la République tchèque. Prague devra assumer la responsabilité de cette provocation», indique le document de la diplomatie russe.
Le renvoi de deux employés de l’ambassade russe
L’agence russe Rossotroudnitchestvo a précisé que les personnes déclarées non gratae étaient Andreï Kontchakov, le chef par intérim de la représentation de l'agence, et Igor Rybakov, employé du Centre scientifique et culturel russe. Ils doivent quitter la République tchèque dans les 48 heures.
Le début du scandale
Le scandale remonte à fin avril lorsque l’hebdomadaire Respekt a rapporté qu’un homme muni d’un passeport diplomatique russe était arrivé à Prague. Il avait sur lui, a-t-il été affirmé, de la ricine. Selon les auteurs de la publication, elle devait servir à empoisonner trois politiciens locaux liés au démontage du monument du maréchal soviétique Ivan Konev et au changement du nom de la place située devant l’ambassade de Russie à Prague, en l’honneur de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné à Moscou en février 2015.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que les informations parues dans la presse tchèque ressemblaient à un nouveau canular. Quant au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, il a fait remarquer que personne n’avait fourni de preuve attestant que Moscou aurait tenté d’empoisonner qui que ce soit en République tchèque.