La «fin heureuse de la transhumance 2020» satisfait le ministre togolais de l’Agriculture - exclusif

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Au Togo, c’est la fin de la période de transhumance, migration périodique du bétail pratiquée en Afrique de l’Ouest. Plus de 30.000 bovins quittent le pays après y avoir séjourné depuis janvier, «sans incidents majeurs», se félicite le ministre de l’Agriculture dans un entretien à Sputnik.

Plus de 30.000 bovins en transhumance au Togo depuis janvier sont en train de quitter le pays en ce début juin, le tout sans causer d’incidents majeurs, ce qui est rare.

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«Une fin heureuse», telle est l’appréciation de Noël Bataka, ministre togolais de l’Agriculture, de l’Élevage et des Ressources halieutiques en commentaire de cette fin de saison sans conflits entre agriculteurs et éleveurs de troupeaux.

Dans un entretien exclusif à Sputnik, le ministre togolais a évoqué les efforts entrepris par le gouvernement pour «la mise en œuvre d’un plan opérationnel de gestion de la transhumance définissant le cadre organisationnel de la transhumance, les infrastructures pour faciliter le mouvement et l’exploitation des ressources naturelles, le mécanisme de gestion des litiges ou encore de réparations des dégâts». Noël Bataka affirme que le Togo a fait un effort pour «tracer et baliser la majorité des couloirs de transhumance, et a aménagé des zones d’accueil et de transit par la réalisation de points d’eau, de forages et le surcreusement des marres».

«Sur l’ensemble, la transhumance a trouvé une issue assez heureuse par ces dispositifs. Les éleveurs qui la pratiquent y sont habitués et retrouvent en toute quiétude les zones d’accueil», précise Noël Bataka à Sputnik.

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Si le ministre togolais se réjouit d’une «fin heureuse», c’est que l’historique des transhumances n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, au Togo comme dans d’autres pays de la région. Des conflits ont souvent été enregistrés entre éleveurs transhumants et agriculteurs à cette période de l’année. Ces derniers se sont souvent emportés du fait que les bovins détruisent sur leur passage leurs cultures.Pareils conflits avaient déjà été constatés ces dernières années dans plusieurs localités à l’intérieur du pays, notamment à Guérin Kouka, Kpele, Wahala, Yaloumbè et Gléi, Blitta.

Selon le ministre togolais, des mesures sont prises pour prévenir et régler à l’amiable les conflits.

«Et lorsqu’il s’agit des producteurs agricoles et des éleveurs, c’est notre devoir. Et en plus, des instructions sont données pour porter assistance à toutes les parties prenantes sans exclusion», rassure Noel Bataka.

Moyen ancestral permettant d’éviter l’épuisement de la végétation, la transhumance existe dans l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest et permet aux éleveurs de traverser un couloir autorisé de pays en pays pour se nourrir et se ressourcer en eau.

À l’instar d’autres États côtiers, le Togo est un pays d’accueil des troupeaux, alors que les éleveurs viennent des pays sahéliens, comme le Burkina Faso ou le Niger.

Chacun des pays d’accueil définit une période où il est disposé à accueillir les éleveurs transhumants, avec une date d’ouverture et une date de clôture, qu’il communique aux pays de départs (du 1er janvier au 31 mai pour le Togo). Toutefois, dans la pratique, cette date de début n’est pas respectée au jour près par les éleveurs.

L’après départ

Reste que le grand enjeu pour le Togo après le départ de troupeaux transhumants, c’est celui des «troupeaux sédentaires». Pour Noël Bataka, il s’agit «de faire face à ces troupeaux sédentaires avec leur multitude de bovins disséminés çà et là, sans aucun respect des superficies disponibles pour l’élevage». Ces troupeaux, dit-il, sont les plus souvent «sources de conflits».Ainsi, «l’objectif du Togo» est de moderniser cet élevage dans au moins 10 préfectures pour disposer de zones exclusives de production bovine avec des aménagements nécessaires pour le développement de la chaîne de valeur «viande et lait».

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Le Togo souhaite aussi «disposer d’une cartographie des troupeaux avec des caractéristiques nécessaires intégrant un logiciel de gestion des troupeaux, de traçabilité et une prise en charge plus diligente des victimes de dévastation grâce à un fonds de transhumance qui sera cogérer avec les maires», poursuit le ministre togolais.Cependant, vu la pression sur les ressources naturelles, mais aussi la rareté des ressources fourragères et des ressources en eau, «les prochaines années ne seront pas du tout tranquille si les aménagements nécessaires ne sont pas réalisés», prévient le ministre togolais.

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