La décision de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ce 03 juin de reprendre les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine après les avoir suspendus une semaine auparavant, renforce la conviction au Togo que les autorités sanitaires, qui n’ont jamais remis en cause ce traitement, sont sur la bonne voie.
Cette épidémiologiste s’est dite «heureuse», par ailleurs, de constater que le Togo n’était pas le seul pays africain à avoir opté de poursuivre avec la chloroquine dans le traitement des malades au Covid-19. Rebecca Kindé-Sossou a émis le vœu que tout ce «va et vient», permette, plutôt, à l’OMS d’avancer dans la recherche d’un vaccin contre ce type de coronavirus.
«En revenant sur sa décision, je pense que l'OMS est sur la bonne voie. Lorsqu’elle est utilisée très tôt, la chloroquine permet d’éviter des formes graves de la maladie. Cela est très utile en attendant l'avènement d'un vaccin» a confié Rébecca Kindé-Sossou.
Cette coordonnateur adjoint des opérations dans la riposte anti-Covid a, en outre, affirmé que le Togo a eu «des résultats évidents» grâce à l’utilisation de la chloroquine avec un protocole précis qui lui a permis de juguler «beaucoup d’effets secondaires».
Les autorités sanitaires du Togo avaient jugé «biaisés», en effet, les résultats des études sur la base desquelles l’OMS avait pris la décision le 25 mai dernier, de suspendre provisoirement les essais cliniques, suite à la publication d’une étude dans la prestigieuse revue médicale, «The Lancet».
Ce qui a été décrit comme une «volte-face» de l’organisation onusienne, apparaît même comme une victoire pour le Colonel Médecin Djibril Mohaman, président du comité national de riposte à la maladie.
Dans le pays, la nouvelle décision de l’OMS a contribué au renforcement du «capital confiance» des autorités sanitaires du pays auprès de la population.
Dans les rues de Lomé, on se réjouit que le pays n’ait pas été juste «suiveur». Kondo Abalo, agent de la fonction publique togolaise a confié à Sputnik qu’il a été heureux de la décision des autorités togolaises, qui sans doute n’avait pas d’autres solutions.
«Cela veut dire tout simplement que, le comité national de riposte ne suit pas simplement les décisions venues d’ailleurs. Mais il prend les décisions et agit sur des bases scientifiques et concrètes. Cela nous soulage» a déclaré Kondo Abalo.
Des soutiens, les autorités sanitaires togolaises en ont aussi reçu dans les rangs des acteurs de la société civile. C’est le cas du Mouvement Martin Luther King (MMLK), une organisation de défense des droits de l’homme, particulièrement influence au Togo.
«Maintenant, et jusqu’à preuve du contraire, c’est la chloroquine ! Je suis heureux de la clairvoyance de nos médecins. Mais alors, au travail pour qu’on booste dehors le Covid-19 hors du Togo» se réjouit Pasteur Edoh Komi.
En annonçant le 25 mai dernier, la suspension provisoire desessais cliniques sur la chloroquine, l’OMS s’était basée sur les résultats des études publiées dans la revue médicale «The Lancet» qui a jugé inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine dans le traitement des malades au Covid-19.
Bientôt des chercheurs ont émis des doutes sur la crédibilité de l’étude, avant que la revue elle-même, n’émette des réserves là-dessus. L’OMS est revenue sur sa décision après que son comité de suivi de sécurité des données (DSMB), a affirmé n’avoir «pas constaté de signal de toxicité significatif parmi les patients recevant de l’hydroxychloroquine».