«Mi-janvier, un monsieur de 57 ans, un peu hypertendu et en légère surcharge pondérale, vient me voir un lundi. Il présentait les symptômes d'une grippe, avec une toux sèche. Le vendredi, ça ne passait pas, il était enrhumé et je l'ai mis sous antibiotiques. Le samedi soir, il avait du mal à respirer, alors il a appelé le Samu et il a fait un arrêt cardiaque en direct», témoigne Wilfrid Danner, coordinateur de la maison médicale de garde de Colmar, auprès de Marianne.
Aujourd’hui, il est persuadé que ce patient mort le 18 janvier est décédé des suites du coronavirus. Et si maintenant on y distingue le tableau clinique classique, à l’époque, ce qu’il se passait n’était pas encore évident.
L’hebdomadaire précise que, dans le Haut-Rhin, les médecins s’interrogent en effet sur les vraies dates de l’arrivée du coronavirus. La sonnette d’alarme a en effet été tirée début mai par l’hôpital Albert-Schweitzer de Colmar. Après l’examen des scanners de patients par le service d’imagerie médicale de l’établissement, le premier cas d’infection est soupçonné de remonter au 16 novembre, alors qu’officiellement, ce n’est qu’en février que le coronavirus est arrivé dans l’Hexagone.
Grippe atypique
«Le virus n'est pas apparu d'un jour à l'autre, il a fallu du temps pour qu'on s'en rende compte», explique à l’édition le Dr Michel Schmitt, chef du service d’imagerie en question. À ce jour, il dit avoir isolé une trentaine de cas entre la mi-novembre et la fin du mois de janvier. Combien y en a-t-il eu ailleurs?
Le Dr Schmitt poursuit son travail et explique n’avoir rien trouvé durant la période allant de la mi à la fin octobre. «C'est comme une enquête policière», confie-t-il au média.
Il relate que, dès la mi-janvier, les médecins ont commencé à s’interroger après avoir constaté que la grippe était bizarre cette année.
«Un seul scanner ne suffit pas»
«De leur côté, ni la Direction générale de la santé (DGS) ni l'agence régionale de santé (ARS) du Haut-Rhin ne se sont encore manifestées auprès du Dr Schmitt», écrit l’hebdomadaire.
Contactée par Marianne, la DGS a répondu qu'«un seul scanner ne suffi[sai]t pas pour affirmer qu'une personne est malade», précisant que le diagnostic devait être confirmé par un test RT-PCR.
Pour sa part, le Dr Schmitt considère que ce test ne donne de résultats positifs que pendant la phase aiguë de la maladie.