«La protection des femmes fait partie de l’ADN d’En marche», rappelle Marlène Schiappa après qu’un député de son parti, Stéphane Trompille, a été condamné pour harcèlement sexuel d’une ancienne collaboratrice. La décision de justice, de laquelle l’homme politique a fait appel, n’a entraîné que sa «mise en retrait» de La République en marche (LREM). Des membres du parti exigent une sanction bien plus sévère.
Réaffirmons un principe: la protection des femmes fait partie de l’ADN de @enmarchefr aussi toute personne condamnée définitivement pour harcèlement sexuel ne peut, à mon sens, pas se revendiquer du mouvement. #NeRienLaisserPasser
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) May 26, 2020
«Il ne peut pas rester au groupe, c’est clair», affirment plusieurs marcheurs auprès de Libération. «Notre groupe ne doit plus trembler et l’exclure de nos rangs. Ne laissons aucune place au harcèlement sexuel, et respectons la douleur des victimes», a écrit mardi sur Twitter la députée LREM de l’Allier, Laurence Vanceunebrock.
J'affirme que, la justice ayant établi la culpabilité de @S_Trompille , notre groupe @LaREM_AN ne doit plus trembler et l'exclure de nos rangs. Ne laissons aucune place au #harcelement sexuel, et respectons la douleur des victimes. @GillesLeGendre @StanGuerini @MarleneSchiappa https://t.co/N2ATYRtAEo
— Lau VANCEUNEBROCK (@LaurenceVanceu) May 26, 2020
Gilles Le Gendre, président du groupe présidentiel à l’Assemblée nationale, ne souhaite pas immédiatement exclure M.Trompille, affirmant respecter le principe de présomption d’innocence. Il rejoint ainsi l’avis de la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. «Évidemment si cette condamnation devenait définitive, nous en tirerions toutes les conséquences», a-t-il assuré lors d’un point presse à l’Assemblée.
«Tu bosses ou tu te touches là?»
Pour rappel, le jugement a été rendu par le Conseil de prud’hommes de Bourg-en-Bresse le 20 mai dernier, jugeant coupable le député de l’Ain, âgé de 37 ans, de «comportement attentatoire à la santé» de sa collègue de 31 ans, chargée de sa communication.
Il lui envoyait des messages comme «tu bosses ou tu te touches là?», jugés par le tribunal «sous couvert de mauvais goût et sexistes». Ce comportement a entraîné un mal être au travail de sa collaboratrice, laquelle affirme avoir subi du stress et une perte de poids. Lorsque cette dernière s’est plainte auprès de M.Trompille, en janvier 2018, que ces conditions de travail étaient inappropriées, le député a déclenché une procédure de licenciement, effective dès le mois suivant.
Le Conseil a demandé au député de verser 20.000 euros à la requérante, et a rendu son licenciement nul. L’homme a fait appel de la décision et «il est extrêmement serein quant à la suite qui sera donnée par la justice», affirme son avocat à l’AFP.