Les dispositions dérogatoires autorisant la prescription d'hydroxychloroquine pour traiter des patients atteints de Covid-19 à l'hôpital en France ont été abrogées à la suite d'un avis défavorable du Haut conseil de la santé publique. Hors essais cliniques, l’utilisation de l'hydroxychloroquine n'est plus possible.
Questionné sur le sujet lors du compte rendu du conseil des ministres, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a souligné que la décision avait été prise «sur la base des recommandations scientifiques».
«Sur la base des études, sur la base des avis d’experts […], le Haut conseil [de santé publique, ndlr] considère qu’il y a plus de risques aujourd’hui à prescrire, en mono ou en bithérapie, ce traitement qu’à ne pas le prescrire», a-t-il souligné.
Olivier Véran a fait remarquer qu’il n’existait pas à l’heure actuelle «d’arguments étayés» permettant de vérifier l’efficacité du traitement, mais que «les études cliniques [...] en cours» se poursuivraient. Il a ajouté qu’«en pratique courante», ce traitement était «extrêmement peu prescrit» depuis la fin du mois de mars».
«Je ne joue pas à faire de la politique avec l’état de santé des Français. Je ne joue pas à faire de la politique depuis le début de cette crise épidémique. Ce serait insensé, ce serait indécent et ce serait surtout inintéressant», a-t-il martelé.
Le débat autour de l’hydroxychloroquine
Évoquant cette «mesure aussi radicale», Olivier Véran s’est vu demander si ce n’était pas «une manière de mettre au ban le professeur Raoult».
«Non. D’ailleurs, je l’ai appelé hier, on en a parlé, je l’ai prévenu de la décision. Ce n’est pas ma décision. C’est une décision que je prends, mais sur la base des recommandations scientifiques», a répondu le ministre.
Pour ce qui est de Didier Raoult, invité le 26 mai sur le plateau de 24 heures Pujadas, sur LCI, il a répondu aux critiques formulées par le ministre de la Santé à son encontre et a déclaré qu’il n’avait pas pour habitude de commenter «ce que disent les gens».
«Il dit ce qu’il pense et il joue son rôle. Chacun joue son rôle. Il joue le sien et moi le mien», a-t-il répliqué.
«En plus, il a l’âge d’être mon fils. Donc, j’ai beaucoup d’indulgence pour lui», a-t-il ajouté.