L’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar a de nouveau dénoncé le déploiement des forces armées turques en Libye qui, insiste-t-elle, «viole un embargo international».
«En violation de l’embargo international destiné à garantir le processus de règlement pacifique en Libye, la Turquie envoie ouvertement dans notre pays des centaines de blindés, d’armes d'artillerie, de drones, de mitrailleuses lourdes et d'autres armes offensives, ainsi qu'un grand nombre de munitions», a déclaré le porte-parole de l’ANL, le général Ahmed al-Mismari, dans un discours diffusé le 21 mai.
Et d’ajouter que des armes de fabrication turque étaient dressées contre «le peuple et l’armé libyenne» que ce soit par des mercenaires, les troupes du gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj ou par des militaires turcs.
Il s’agit notamment d’«au moins huit systèmes de lance-roquettes multiples turcs de 107 mm T-107, 10 drones d’attaque, environ 70 véhicules de combat blindés Kirpi et Vuran, plus de 260 véhicules tout-terrain fabriqués en Turquie et plus de 100 mitrailleuses lourdes».
En plus, le général prétend qu’à ce jour plus de 1.500 militaires turcs et des mercenaires de sociétés militaires privées se trouvent en Libye sans compter environ 2.500 soldats des forces spéciales prêts à être transférés en Libye depuis la Turquie.
Échange de menaces
Ces derniers jours le ton est monté entre l’ANL et Ankara. Jeudi 21 mai, le chef de l’aviation de l’ANL, Saqr al-Jaroushi, a annoncé que ses forces étaient sur le point de mener «la plus grande opération aérienne de l'Histoire de la Libye» contre «les installations turques dans toutes les villes occupées» que l’ANL considère comme des «cibles légitimes».
Réagissant à cette déclaration, Hami Aksoy, porte-parole de la diplomatie turque, a reconnu le déploiement de «nouveaux avions militaires» dans l’est de la Libye et a promis une riposte en cas d’agression de la part de l’ANL contre les militaires turcs.
Ankara vs maréchal Haftar
En janvier 2020, la Turquie a commencé à envoyer des militaires en Libye afin d'appuyer le gouvernement d'union nationale siégeant à Tripoli face à l'offensive lancée par l'ANL du maréchal Khalifa Haftar qui soutient le parlement de Tobrouk.
Ankara accuse Khalifa Haftar de violer la trêve en Libye et l'appelle à stopper son offensive, alors que le maréchal a annoncé la mobilisation contre l'intervention étrangère dans le pays.