Édouard Philippe annonce deux dates possibles pour le second tour des municipales

© AFP 2024 JEFF PACHOUDPremier tour des municipales en France
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Le second tour des élections municipales, reporté pour cause de Covid-19, aura lieu soit en juin soit en janvier 2021 au plus tard, a affirmé Édouard Philippe aux chefs des partis politiques, selon plusieurs participants interrogés par l'AFP. Toutefois, aucune décision n'a été prise à ce stade.

Après la réunion à Matignon des responsables de partis autour d'Édouard Philippe, tenue ce 20 mai, plusieurs participants ont annoncé à l’AFP que l’exécutif penchait en faveur d’une organisation du second tour des élections municipales en juin ou en janvier 2021.

«Le Premier ministre a écarté septembre très clairement, et l'automne aussi, en disant c'est juin ou janvier», a rapporté le président de LR Christian Jacob à l'issue d'une réunion à Matignon des responsables de partis autour d'Édouard Philippe.

«Édouard Philipppe nous a dit soit juin, soit janvier 2021. Il n'envisage pas de scrutin à la rentrée», a renchéri le député LFI Alexis Corbière.

Édouard Philippe a souligné qu'aucune décision n'était prise à ce stade, selon plusieurs participants.

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Interrogé, l'entourage du Premier ministre a dit à l'AFP travailler sur deux hypothèses, dont celle d'un report des élections mais pas au-delà de janvier 2021.

Un projet de loi est en préparation et examiné par le Conseil d'Etat en cas de report. Mais cela ne préjuge pas de la décision, a souligné cette source.

Selon elle, Édouard Philippe considère qu'un scrutin en septembre serait compliqué en raison de la rentrée scolaire. Et que les mois qui suivent sont aussi très contraints du point de vue parlementaire car il y a les lois de finance et cela ne permet pas de suspendre l'activité du Parlement pour faire campagne.

Le rapport que le gouvernement doit remettre les 22 ou 23 mai au Parlement contiendra une orientation de la position du gouvernement, a encore affirmé cette source.

Les pour et les contre

Lors de la réunion, M. Corbière a exprimé son opposition à la tenue d'un second tour en juin. Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, «présent au début de la réunion, nous a dit qu'il serait compliqué de tenir campagne. Dans ces conditions, ça nous semble impossible de tenir ce second tour fin juin» et «il y a aussi un risque de prime aux maires sortants, qui ont par exemple distribué des masques pendant la crise», a expliqué le représentant de LFI.

Le député et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a lui aussi pointé «deux blocages» pour juin, «un blocage sanitaire parce qu'on n'a pas encore le bilan du déconfinement» et un «blocage démocratique» parce que «les Français ne sont pas prêts à aller voter après le fiasco du 1er tour et le problème de la campagne fait qu'il n'y aura pas de campagne et qu'il y aura très peu de participation».

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Selon le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, un scrutin en juin risque «d'éliminer tout débat démocratique» avec «une campagne particulière, sans réunion publique, sans distribution de tracts» et «une partie de l'électorat (qui) aura peur de voter».

«Cela va fausser le résultat du scrutin dans les communes où il est le plus disputé», selon M. Lagarde, qui est favorable à ce que les municipales aient lieu en même temps que les départementales et les régionales en mars 2021.

À l'inverse, Christian Jacob a dit «qu'à partir du moment où les conditions sanitaires sont réunies», il était «favorable à ce que les élections se tiennent le plus rapidement possible et notamment en juin».

Si le second tour a lieu en janvier 2021, «ça bouleverse tout le calendrier électoral et ça repousse quasiment d'un an toute la commande publique avec des conséquences en termes d'emploi importantes», a déploré le chef de LR.

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a affirmé que juin ou pas, c'était «très partagé, dans tous les partis». «Chez nous, c'est du 50/50. On souhaite que les élections se tiennent le plus tôt possible».

Le vice-président du RN Jordan Bardella a affirmé pour sa part qu'il était, pour son parti, «très difficile de (se) prononcer dans la mesure où eux ont accès à des informations que nous, nous n'avons pas» et que «neuf jours après le déconfinement, il est encore trop tôt pour dire si oui ou non on pourra voter le 28 juin».

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