Le retrait des États-Unis du Traité Ciel ouvert saperait un accord fondamental qui a sérieusement renforcé la confiance et la sécurité en Europe, a expliqué à Sputnik le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko.
Il a estimé que, par cette démarche, les États-Unis continuaient à démanteler complètement les instruments de limitation des armements.
«De même, sous de faux prétextes, ils se sont retirés du Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire [FNI, ndlr]. Avant cela, des obstacles insurmontables ont été posés à la ratification de l'accord d'adaptation du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, une série de mesures destructrices ont été prises dans le domaine de la stabilité stratégique et de la sécurité, et, apparemment, ils sont en train de saper un autre accord fondamental qui a considérablement renforcé la confiance et la sécurité sur le continent», a-t-il dit.
Alexandre Grouchko a souligné que le traité Ciel ouvert était un instrument très efficace de contrôle des activités militaires.
Le retrait des États-Unis du Traité
Plus tôt dans la journée de jeudi 21 mai, Donald Trump a annoncé que Washington se retirerait du Traité Ciel ouvert et resterait en dehors de l'accord jusqu'à ce que la Russie «respecte ses engagements». Il n'a toutefois pas exclu un retour à l'accord et l'élaboration de nouveaux arrangements.
À son tour, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouschko a indiqué qu’«il n'y a[vait] eu aucune violation du traité de la part de la Russie».
Traité Ciel ouvert
Le Traité Ciel ouvert a été signé le 24 mars 1992, à Helsinki. Il prévoit des vols de surveillance non armés sur la totalité du territoire des États membres et vise à renforcer la compréhension et la confiance mutuelle en permettant à tous ses participants de jouer un rôle direct dans la collecte d'informations sur les forces militaires des autres pays membres. Les États-Unis l'ont ratifié en 1993 et la Russie en 2001. Le document est entré en vigueur le 1er janvier 2002.
En octobre 2019, Eliot Engel, membre de la Chambre des représentants des États-Unis, a évoqué la possibilité pour son pays de quitter le traité Ciel ouvert. Il a admis que le retrait de Washington du traité pourrait représenter, une menace pour l’intégrité de l’Otan.