Pour faire face aux conséquences économiques de l’épidémie, Stéphane Distinguin, PDG de la société Fabernovel, avance l’idée de vendre des œuvres conservées dans les musées français.
Selon lui, l’État doit se résoudre à vendre certains «bijoux de famille», pour financer le secteur culturel. Au risque de voir les grandes entreprises se substituer à lui.
«En 2020, il faut aller chercher l’argent où il est. Vendre les bijoux de famille donc. Sinon, seuls les Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Disney, Netflix, Alibaba et Tencent de ce monde seront en mesure de contribuer au financement de la culture», explique ainsi Stéphane Distinguin dans sa tribune.
Pour le PDG de Fabernovel, l’argent issu de la vente de la Joconde serait sans doute mieux employé que de coutume, car il «aura le goût de nos larmes, de notre grandeur déchue».
Du vieux contre du neuf ?
Stéphane Distinguin précise encore que le prix de la Joconde devrait avoisiner les 50 milliards d’euros, «pour que l’opération ait un sens». Il insiste sur le fait que la vente de ces «bijoux de famille» devra principalement bénéficier à la création contemporaine, et aux intermittents du spectacle.
«Vendre de l'ancien pour faire du nouveau, du patrimoine pour de la création. C’est la marque d’une nation qui croit en son avenir et ses artistes. […] Si ce n’est pas la Joconde qu’on vend, j’espère que nous pourrons tomber d’accord sur des œuvres moins spectaculaires, […], pour permettre à des artistes, des intermittents du spectacle, toute une filière et une industrie de manger et de créer nos futures Joconde», écrit-il.
Le PDG de Fabernovel admet cependant que sa théorie peut se heurter à de fortes résistances. Il concède que la Joconde et son histoire sont «intimement liés à notre identité nationale et son idée de grandeur».