Les États-Unis seraient contre l’idée de partager l’éventuel vaccin contre le Covid-19 avec les pays pauvres, a annoncé mardi 19 mai le Financial Times, se référant à des diplomates africains en poste à Genève qui participent à une réunion virtuelle de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS), l’organe directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Retirer toute référence à la déclaration de Doha?
La Déclaration de Doha, signée par les ministres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, indique que les gouvernements peuvent passer outre la propriété intellectuelle en cas de situation d'urgence sanitaire nationale comme le SIDA, le paludisme, la tuberculose ou «d'autres épidémies».
Les États-Unis et d'autres pays ayant une industrie pharmaceutique solide, notamment le Royaume-Uni, la Suisse et le Japon, souhaiteraient que les références à la Déclaration de Doha soient retirées de la future résolution, selon le Financial Times.
Laisser «le reste du monde se débrouiller seuls»
«Ce que nous avons vu dans le passé, c'est que les pays riches se précipitent au premier rang et laissent le reste du monde se débrouiller seul», estime Ellen 't Hoen, directrice du groupe de recherche Medicines Law & Policy, dont les propos ont été repris par le journal.
«Les États-Unis sont certains qu'ils seront les premiers à recevoir le vaccin, mais ce n'est peut-être pas vrai» a noté le représentant d’un pays ouest-africain cité par le Financial Times.
Le vote sur la résolution de l'OMS consacrée à l'aide aux pays pauvres devrait se tenir ce mardi 19 mai. Bien que les États-Unis avancent clairement leurs objections, la résolution devrait être adoptée, estime le Financial Times.