Les infections virales sont courantes et certaines sont connues pour provoquer des syndromes neuropsychiatriques affectant les domaines cognitif, affectif, comportemental et perceptuel. Et alors que ce qui est connu aujourd’hui comme le Covid-19 s'est propagé dans le monde, il y a eu une reconnaissance croissante des implications psychiatriques. Avant cette pandémie, des coronavirus ont provoqué deux épidémies, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), et l’objectif de l’étude était d'évaluer les problèmes psychiatriques et neuropsychiatriques du SRAS, du MERS et du Covid-19, ont indiqué les chercheurs dont l’étude est publiée par Lancet.
Ainsi, il s’est avéré que pendant la phase aiguë de la maladie, les symptômes courants chez les patients hospitalisés pour le SRAS ou le MERS comprenaient de la confusion (36 patients sur 129), une humeur dépressive (42 sur 129), de l’anxiété (46 sur 129), des troubles de la mémoire (44 sur 129) et de l'insomnie (54 sur 129).
La méta-analyse indique qu'après la maladie, la fréquence du stress post-traumatique était de 32,2%, celle de la dépression de 14,9% et celle des troubles anxieux de 14,8%.
Le Covid-19
Les statistiques concernant les patients atteints d’une forme grave de Covid-19 et placés en soins intensifs prouvent l’apparition de signes de délire (confusion) chez 26 patients sur 40 (soit dans 65% des cas), et d’agitation chez 40 sur 58 (69%). Une autre étude constate une altération de la conscience chez 17 patients sur 82 (soit dans 21% des cas).
Si l'infection par le SARS-CoV-2 suit une évolution similaire à celle du SARS-CoV ou du MERS-CoV, la plupart des patients devraient récupérer sans souffrir de maladie mentale. Le SARS-CoV-2 peut provoquer un délire chez de nombreux patients en cas de forme grave. Les médecins doivent prendre garde à une éventuelle apparition de dépression, d'anxiété, de fatigue, de trouble de stress post-traumatique et de syndromes neuropsychiatriques plus rares à long terme.
Les experts notent pourtant que le nombre de cas étudiés est limité, ce qui rend impossible une description plus précise des troubles psychiques observés.