Vendredi 15 mai, le chef de l’État s’est rendu à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il s’est entretenu avec le personnel soignant. En sortant de l’établissement, il a été interpellé par un syndicaliste sur la nécessité de la «médaille de l’engagement» promise aux soignants, alors que ces derniers demandent plutôt davantage de moyens.
Interpellé par un syndicaliste à la sortie de la Salpêtrière, le prédisent #Macron s'agace au sujet de la "médaille de l'engagement", « Si vous ne la voulez pas, ne la prenez pas ! » @CNEWS pic.twitter.com/I2KGfHeqEM
— Loïc Signor (@loicsignor) May 15, 2020
«Si vous ne la voulez pas, vous ne la prenez pas», a répondu Emmanuel Macron, agacé.
Il a ensuite rappelé qu’un décret venait d’être signé sur les primes accordées au personnel soignant, et a réaffirmé qu’une réforme de l’hôpital et du système de santé était dans les plans du gouvernement.
La médaille, frappée par la Monnaie de Paris, a déjà été tirée à 40.000 exemplaires, dont les 1.000 premiers ont été distribués au CHU de Bordeaux, qui a accueilli le premier malade du Covid-19 en France. Elle représente une infirmière, un pompier et un membre de la Croix-Rouge, accompagnés d’autres symboles comme le caducée, les numéros d’appel d’urgence 15 et 18, une caisse de supermarché, le H de l’hôpital et un lève-palette.
Benjamin Clouzeau, médecin du CHU Pellegrin ayant reçu la médaille, a affirmé auprès de l’AFP qu’elle n’était qu’un «symbole» qui ne «règle pas les problèmes». «Il faudra s'attaquer aux problèmes de fond, j'espère que nos politiques l'entendront et feront ce qu'il faut derrière», a-t-il ajouté, précisant qu’il s’interroge sur la venue du Président à la Pitié-Salpêtrière alors que les hôpitaux français font face à «des problématiques financières et statutaires».
Une visite tendue face aux soignants
Accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, Emmanuel Macron a eu des échanges difficiles avec des infirmières de l’établissement. «On est désespérées […] On est la honte de l’Europe. Moi ça fait six ans que je suis infirmière, on n’a pas de matériel, on n'a rien!», s’est plaint l’une d’elles, insistant sur la nécessité d’une revalorisation salariale plutôt qu’une prime.
Reconnaissant que leurs attentes sont «légitimes», M. Macron a admis une «erreur dans la stratégie annoncée» pour le secteur de la santé, et a promis davantage de mesures en faveur de l’hôpital. «Oui on va investir», a-t-il assuré, rappelant qu’il avait demandé au ministre un travail de concertation avec les organisations syndicales.