L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié le 7 mai une étude comparative sur la perte d’activité économique de chaque région et département. Il en ressort de manière générale que la baisse se situe autour des 30%, mais des différences sont apparues selon les structures sectorielles.
L’industrie a provoqué à elle seule une baisse de 21% en Normandie, mais de seulement 6% à la Réunion. L’Île-de-France a accusé un lourd ralentissement en raison de la suspension des activités scientifiques et techniques. Les secteurs de la construction et de l’administration en sont également responsables.
Sans grande surprise, les régions avec une forte présence du secteur de l’hébergement-restauration, comme la Corse (-35%) et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) ont observé les plus grosses diminutions d’activité. À l’inverse, la Bretagne, les Hauts-de-France et les régions d’outre-mer s’en sortent mieux. Mayotte, qui n’est pas encore sortie du déconfinement, n’a enregistré une perte «que» de 18%.
Quant aux industries agro-alimentaires, elles ont permis de réduire les dégâts dans les régions où elles sont fortement implantées, comme les Pays de la Loire et le Grand Est.
Les départements franciliens plus touchés
Selon l’Insee, les disparités départementales sont encore plus importantes. «Ainsi, l’économie de la Haute-Garonne subirait de plein fouet le fort recul des industries des matériels de transport, dont l’aéronautique, et celui des services marchands, alors que les autres départements d’Occitanie sont plus épargnés», précise l’étude.
Parmi les 10 départements les plus touchés, six sont situés en Île-de-France: l’Essonne, la Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise et les Yvelines. Dans le Grand Est, deux départements fortement touchés par le coronavirus, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, le sont aussi économiquement, en particulier à cause d’un effondrement de leur industrie.
Ce samedi 17 mai, Édouard Philippe a indiqué que la «priorité nationale» serait le sauvetage du secteur du tourisme. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déclaré que «l’économie française redémarre doucement», alors que la récession liée au ralentissement économique est estimée à 8% du PIB.