Des agents de collecte des déchets ont partagé sur Internet des photos de masques et de gants abandonnés en pleine rue. Les syndicats d’éboueurs pointent du doigt un manque de respect et alertent contre des attitudes susceptibles d’accélérer la propagation du virus.
«C'est de l'incivisme. C'est un danger potentiel pour les éboueurs et les citoyens lambda. Imaginez un gosse qui passe et qui jouerait avec ces déchets […]. Déjà en temps normal, ça ne se fait pas de jeter ses papiers dans la rue. Mais encore moins ce genre de matériel médical qui peut être souillé par le virus», explique au Figaro Régis Vieceli, secrétaire général du syndicat CGT du nettoyage de la ville de Paris.
Des comportements similaires ont été rapportés à Toulouse et à Lyon. Pour lutter contre ces incivilités, certaines municipalités ont décidé de sévir. Ainsi, à Marcq-en-Baroeul, dans le département du Nord, le maire a pris un arrêté punissant de 68 euros d’amende les individus qui crachent dans les rues ou jettent sur la voie publique du matériel de protection contre l’épidémie, rapporte Lille Actu.
Nous devions leurs distribuer des balais, ils ne méritent pas des masques ces gens. pic.twitter.com/Xq8VDshOrC
— Éboueurs de Paris (@eboueursdeparis) May 14, 2020
Et les masques, on ne les jette pas par terre, ni dans le bac de tri... c’est dans un sac fermé et dans la poubelle grise... et ça y’a vraiment besoin de le rappeler ! pic.twitter.com/kXstgjRQzU
— Eboueurs de Lyon (@eboueursdelyon) May 12, 2020
Un risque environnemental
Le phénomène ne se cantonne pas aux zones urbaines mais touche aussi les campagnes, comme l’explique Nice-Matin.
«On commence à trouver des masques, des lingettes et des gants de protection jetés au sol près des plages, dans les allées boisées […]. Non seulement en se comportant ainsi on ne respecte pas notre environnement mais on ne respecte pas non plus les personnes qui vont devoir nettoyer et que l'on met aussi en danger», explique à Nice-Matin une bénévole de l’association Explore & Preserve, qui collecte des déchets sauvages dans le Var.
Une situation encore plus sensible dans les zones côtières, où ces déchets sanitaires peuvent finir en mer ou «dans l’estomac des animaux marins», souligne l’association sur son site Internet.