La jeune lycéenne suédoise a décidément plusieurs cordes à son arc. Après être devenue l’une des leaders d’opinion mondiales sur les questions climatiques, Greta Thunberg se retrouve désormais invitée à une émission de débat en public organisée par la chaîne CNN, au milieu d’un panel d’experts… du coronavirus.
L’émission, baptisée «Coronavirus: faits et peurs», diffusée ce jeudi 14 mai, qui comporte des journalistes et des experts médicaux, n’a pas manqué de faire réagir les sphères politico-médiatiques outre-Atlantique. Souvent en proie à la controverse du fait de son jeune âge (17 ans), la jeune fille n’a, encore une fois, pas échappé au torrent médiatique.
Greta Thunberg having a remarkable career already in that as a teenager she’s now a world renowned infectious disease specialist and epidemiologist AND a leading scientific voice when it comes to global climate policy.
— Donald Trump Jr. (@DonaldJTrumpJr) May 13, 2020
Just wow so impressive. https://t.co/398T4wXDry
Le camp conservateur, proche de Donald Trump, s’est très largement moqué de cette situation, qui participe selon eux à décrédibiliser les médias centraux comme CNN. Le tweet de Donald Trump junior, fils du Président, en est exemple très éloquent:
«Greta Thunberg a une carrière remarquable dès son adolescence, puisqu’elle est aujourd’hui une spécialiste des maladies infectieuses et une épidémiologiste de renommée mondiale ET une voix scientifique de premier plan en matière de politique climatique mondiale. C’est vraiment impressionnant.»
Si les sympathisants de Donald Trump ont abondé dans ce sens, certains analystes plus modérés que l’entourage du Président des États-Unis sont, eux, surpris par cette décision. C’est le cas de Ian Bremmer, expert de la vie politique américaine et des relations internationales, qui s’est fendu d’un «OK, je suis perdu, là», après avoir appris la nouvelle.
Greta Thunberg is appearing on a CNN Townhall on Climate Ch...
— ian bremmer (@ianbremmer) May 13, 2020
No, it’s on Coronavirus.
Okay, now I’m confused.
Pour une importante partie de la gauche américaine, les attaques que subit Greta Thunberg pour sa participation à cette émission n’ont rien à voir avec son niveau d’expertise sur le Covid-19: elles seraient le fait de la misogynie du camp Trump et d’une bonne partie de la droite américaine.
«Que je comprenne bien: Le Dr Oz et d’innombrables autres hommes hantent les chaînes d’information par câble depuis des années en débitant de dangereuses absurdités, sans grande conséquence, mais beaucoup d’entre vous ont décidé que Greta Thunberg, 17 ans, ça va trop loin. Et ce n’est pas du sexisme? Mais bien sûr!», s’est indignée dans un tweet la très influente activiste Charlotte Clymer.
Let me see if I understand this: Dr. Oz and countless other men have been running in these cable news circuits for years spouting dangerous nonsense with few consequences, but a lot of y'all decided 17 year-old Greta Thunberg is a step too far. And that's not sexism? Do tell.
— Charlotte Clymer 🏳️🌈 (@cmclymer) May 13, 2020
Même son de cloche chez Roxan Gay, auteur de best-seller, qui tweete: «des hommes non qualifiés apparaissent chaque jour sur le câble, bêlant sans cesse, mais Greta Thunberg, ça dépasse les bornes? D’accord.»
Unqualified men appear on cable all day every day, bloviating endlessly, but Greta Thunberg is a bridge too far? Ok.
— roxane gay (@rgay) May 13, 2020
Une affaire qui atteste une nouvelle fois des profondes divisions qui séparent Américains progressistes et conservateurs.
Un Curriculum Vitae ultra-chargé à 17 ans
Après avoir été nommé par le magazine Times «personne de l’année», finaliste dans la course pour le prix Nobel de la paix, et l’une des 100 femmes les plus influentes par le magazine Forbes, la jeune activiste scandinave, devenue une figure familière dans les foyers aux États-Unis, se retrouve une nouvelle fois sous le feu des projecteurs.