Les militaires russes et syriens dénoncent ce mercredi 13 mai «une campagne de sensibilisation et d’information» menée par la partie américain pour rendre Damas responsable de la situation humanitaire critique dans le camp de réfugié d’al-Rukban sous le contrôle des États-Unis.
«Des médias pro-américains propagent activement une intox publiée par des radicaux du groupe armé Maghaweir Al-Thawrah déployé dans la zone d’al-Tanf occupé par les USA. Celle-ci porte sur le prétendu blocage par la Russie et la Syrie d’un convoi humanitaire destiné, comme il a été convenu, au camp d’al-Rukban à l’occasion du ramadan, mois saint des musulmans. De façon remarquable, cette déclaration est écrite tant en arabe que dans un assez bon anglais, avec des tournures utilisées par des Américains, ce qui prouve la participation de spécialistes du pays dans la préparation des communiqués des radicaux», estiment les états-majors interministériels de coordination russe et syrien.
L’objectif recherché par les États-Unis est «évident», selon les états-majors; il consiste à «continuer d’approvisionner les combattants sous leur contrôle au détriment de l'aide humanitaire de l'Onu».
«Nous attirons l'attention de la communauté internationale sur le fait que, selon les combattants qui ont fui le 14 avril la zone d'al-Tanf pour le territoire gouvernemental, la majeure partie de l'aide humanitaire fournie par l’Onu au camp de réfugiés d’al-Rukban est détournée par des chefs de groupes armés illégaux. Les civils sont contraints d'acheter à leurs frais des médicaments et des articles essentiels à des bandes armées et à des prix gonflés», indique le communiqué publié sur le site de la Défense russe.
Situation humanitaire alarmante
Située dans la zone de la base militaire américaine d’al-Tanf, à la frontière entre la Syrie et la Jordanie, le camp d’al-Rukban abrite près de 40.000 personnes. Les parties russe et syrienne attirent régulièrement l’attention de la communauté internationale sur la situation dans ce camp qui frôle la catastrophe humanitaire, estiment Moscou et Damas.
Selon le dernier bilan daté du 12 mai, 47 cas d’infection au coronavirus ont été recensés en Syrie où trois personnes sont déjà décédées.