Le Président et le Premier ministre semblent partager deux visions différents de l’avenir économique du pays, à en croire les déclarations faites ces derniers jours.
«Je n'ai pas ces grands mots. Je mesure le choc massif économique. Nous sommes une nation forte. Nous avons cette force et crédibilité car le gouvernement a su mener avec courage depuis trois ans les réformes sur lesquelles je m'étais engagé», a-t-il déclaré dans une interview après sa visite.
#COVIDー19 "Risque d’écroulement du pays" : Macron se désolidarise de Philippe, dont il ne reprend pas "les grands mots" (TF1/France 2) pic.twitter.com/0mvQFewnEF
— Arthur Berdah (@arthurberdah) May 5, 2020
Le Premier ministre persiste
Une différence de ton qui s’est encore accentuée dans la journée du 5 mai, lorsqu’Édouard Philippe a de nouveau parlé d’«effondrement de la production» et de «catastrophe sociale» devant l’Assemblée nationale, quelques heures à peine après l’intervention du Président.
«Aussi vrai que nous sommes prudents, nous ne pouvons pas rester immobiles. Sinon c’est un autre risque auquel nous allons devoir faire face. Celui de très mauvaises nouvelles économiques pour le pays. Celui de l'effondrement de la production. De l'incapacité de la redistribution. D'une catastrophe sociale à la sortie. D'une catastrophe pédagogique», a-t-il affirmé à l’Assemblée.
Une différence de vocabulaire qui vient encore s’ajouter à la cacophonie qui règne dans les hautes sphères de l’État, alors que le Sénat a rejeté ce lundi 4 mai le plan de déconfinement proposé par le gouvernement.
"Nous sommes sur une ligne de crête. Je préférerais que les choses soient plus simples. Mais elles ne le sont pas simples ! Si nous allons trop vite dans le déconfinement nous risquons de mauvaises nouvelles sanitaires. Et donc je suis prudent", justifie @EPhilippePM.#DirectAN pic.twitter.com/5B3hdShrEj
— LCP (@LCP) May 5, 2020