Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux, a contesté l’utilisation de la chloroquine pour lutter contre le Covid-19, aux micros d’Europe 1 ce dimanche 3 mai. S’il rappelle que les médecins ont reçu «un feu orange» en laboratoire après les tests «in vitro» du médicament, le spécialiste estime moindre l’efficacité du traitement «in vivo».
«Pour l'instant, je n'ai pas le début du commencement d'une preuve que c'est efficace […] Le bénéfice-risque de l'hydroxychloroquine dans le cas du coronavirus est plutôt défavorable», explique-t-il ainsi à Europe 1.
Mathieu Molimard a également remis en cause l’efficacité de la chloroquine dans d’autres situations, notamment dans la lutte contre la grippe, la dengue ou le chikungunya.
Arrêter les études?
L’expert est ensuite revenu sur les différents essais cliniques liés à la chloroquine, regrettant l’absence de comparatif avec une substance placebo.
De manière générale, les différents essais réalisés n’ont pas donné satisfaction, selon Mathieu Molimard, qui appelle donc à «arrêter les frais».
«Il ne faut pas faire 150 études comme on est en train de le faire actuellement. Ça coûte des millions d'euros et nous perdons du temps […] Si on pousse plus loin un médicament qui ne marche pas, on a gaspillé de l'argent, de l'énergie, des ressources et mis en danger des patients», déclare-t-il ainsi à Europe 1.
Divers pays se sont déjà interrogés sur l’efficacité du traitement à la chloroquine pour lutter contre le Covid-19. Ce jeudi 30 avril, le ministre de la Santé marocain avait ainsi loué les effets du médicament sur la chaîne de télévision 2M.
