Dimanche 3 mai, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a fait savoir que la date de levée du confinement pourrait être repoussée. Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, n’est pas étonné par cette annonce, mais a émis des doutes sur le prolongement du confinement, du moins avec des mesures aussi strictes.
«Si on ne laisse pas aux gens un peu de respiration tout en respectant les mesures barrières, on va avoir des personnes qui vont se retrouver en burn-out, en complète dépression, parce qu'ils ne supportent plus le confinement», a-t-il déclaré sur France Info.
Il a toutefois tenu à alerter sur le fait que la baisse de la mortalité, observée quotidiennement, pourrait mener à un relâchement. Selon lui, ces chiffres sont «toujours très bas le week-end, parce que les fonctionnaires qui comptabilisent les décès ne sont pas toujours en poste» et reprennent de plus belle le lundi. Il invite dès lors à rester «extrêmement prudent».
«On ne donne pas assez d’air aux Français»
M.Hamon, s’il a constaté un relâchement dans les rues, admet que les gens continuent de respecter les gestes barrières. Dès lors, des mesures plus permissives auraient sans doute pu être introduites.
«Je suis toujours surpris de voir des joggeurs dans la rue alors que l'on a une forêt à moins de 800 mètres. Je trouve que l'on ne donne pas assez d'air aux Français», a-t-il affirmé à la chaîne.
Il estime que les promeneurs auraient pu «aller en forêt une ou deux heures par jour», en contrôlant le nombre de personnes qui s’y trouvent, voire de réouvrir les plages à certaines heures. «Tout le monde sait que cette épidémie n'est pas terminée, mais il faut donner un peu d'air aux Français et leur expliquer.», a-t-il conclu.