Le gouvernement français ne satisfait pas la majorité de la population dans sa gestion de la crise du coronavirus. C’est notamment ce qu’ont indiqué des enquêtes du Centre d’études de la vie politique française (Cevipof) et d’Ipsos-Sopra Steria. Les sondages ont été menés dans plusieurs pays, permettant une comparaison des différentes opinions publiques en Europe.
Et les chiffres sont particulièrement mauvais pour la France. En effet, les résultats publiés le 2 mai par Le Monde affichent un taux de satisfaction dans «la gestion du dossier du coronavirus par le gouvernement» de 38% dans l’Hexagone, là où l’Allemagne, l’Autriche et le Royaume-Uni sont respectivement à 74, 84 et 61%. Par ailleurs, seuls 24% des Français interrogés s’estiment satisfaits de l’action d’Emmanuel Macron.
Comme l’a souligné Le Monde, les exécutifs sont logiquement plus durement jugés lorsque le bilan du coronavirus est plus lourd. Ainsi, les insatisfaits en Italie (45%) et Royaume-Uni (39%), pays lourdement touchés, étaient plus nombreux qu’en Allemagne (26%) et en Autriche (16%). En France, seuls 12% étaient satisfaits de l’action du gouvernement.
Un pessimisme naturel chez les Français?
Il faut toutefois noter que même en dehors des périodes de crise, les Présidents et gouvernements qui ont dirigé la France sont historiquement jugés plus durement que chez leurs voisins, a indiqué Le Monde. Pas moins de 51% des Français estiment que les mesures prises pour lutter contre l’épidémie sont «insuffisantes», une tendance qui n’est que de 26% en Italie, qui compte plus de décès, et 18% en Allemagne.
«Les tendances lourdes de notre pays, comme son pessimisme, sa fragmentation, ses opinions plus radicalisées, le fait qu’on attende plus de l’État, amplifient structurellement les critiques contre l’exécutif. Beaucoup plus qu’en Allemagne, où la culture du consensus existe», a expliqué Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.
Le sondage a également révélé un «niveau d’anxiété» élevé en France, où 85% estiment que les conséquences sanitaires sont graves, et 30% ont peur d’être infectés s’ils retournent travailler. «Dans la perspective d’un déconfinement qui semble angoisser une majorité de personnes, les citoyens sont davantage en attente de réponses prudentes et concrètes que de grandes perspectives, ce qui semble valider un discours tel que celui du Premier ministre, mardi», a conclu M.Teinturier.