Les Français ont épargné près de 20 milliards d’euros, «du jamais-vu depuis 2007»

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Au mois de mars, les Français ont épargné quelque 19,6 milliards d’euros. «Du jamais-vu depuis 2007», selon la Banque de France. Une somme qui pourrait bien coûter cher aux banques, au point de remettre sur la table la question de la taxation des dépôts bancaires.

Face à l’impossibilité de consommer autant qu’avant, les Français ont épargné. Un montant total qui atteint les 19,6 milliards d’euros rien que pour le mois de mars, et qui pourrait mettre à mal l’économie s’il n’était pas rapidement réinvesti.

«Du jamais-vu depuis 2007. Habituellement, ces dépôts s'élèvent à six Mds€ en moyenne par mois depuis 2017», a commenté la Banque de France auprès du Parisien.

Près de 14 milliards sont placés sur des comptes courants à vue, le reste est totalisé par les comptes de dépôts rémunérés (Livret A, Sicav, FCP).

Le 26 avril, le député LR Éric Woerth évoquait «55 à 60 milliards d’euros» de surplus. Pour l’année 2019, les Français avaient mis de côté 143 milliards d’euros, selon l’observatoire des conjonctures économiques (OFCE). Un chiffre qui pourrait être bien supérieur pour 2020.

La tendance s’explique évidemment par les mesures de confinement, lesquelles ont empêché les Français de consommer comme bon leur semble (magasins, restaurants, cinéma, voyages). Les ventes du commerce de détail ont d’ailleurs chuté de 24%, a confirmé l’institution bancaire. Les ménages ont également conservé environ deux milliards d’euros en cash.

Réinvestir l’argent épargné

Cette épargne forcée (20 milliards d’euros) correspond à environ 20% du revenu des Français, a indiqué François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, dans une tribune publiée le 27 avril sur le site de la Banque de France.

«Il s’agira demain de transformer rapidement cette réserve en consommation et donc en croissance», a-t-il ajouté.

Selon lui, le défi du gouvernement sera de rétablir la confiance économique. Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou encore Édouard Philippe ont déjà assuré que la relance ne passera pas par une augmentation des impôts.

Alors qu’une grave récession économique est en vue, les banques cherchent des moyens de dissuader les Français d’épargner, notamment la taxation des dépôts bancaires. Éric Woerth, quant à lui, privilégie la création d’un livret C (pour Covid-19), qui rapporterait 0,5% comme le livret A et servirait notamment à financer les investissements de l’industrie pour relancer le pays.

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