Dans un bref communiqué, le ministère des Affaires étrangères du GNA a «exprimé son mécontentement après la violation de l’espace aérien libyen par l’armée de l’air française», protestant auprès de Paris au sujet du survol «sans autorisation» de ses territoires d’un avion de combat Rafale.
Le GNA a encore dénoncé «une violation de la souveraineté libyenne».
«Le ministère français des Affaires étrangères nous a indiqué qu’il allait contacter le ministère français de la Défense et nous fournir les circonstances» de ce survol, toujours d’après le communiqué, cité par l'AFP.
Selon le GNA, le Rafale ainsi qu’un avion de ravitaillement ont été repérés au-dessus de la ville de Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, et d’Abou Grein, une zone plus à l’est.
Ce dernier secteur est le théâtre de combats entre les forces alliées au GNA et celles du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, qui mène depuis avril 2019 une offensive pour s’emparer de Tripoli, siège du GNA reconnu par l’Onu.
Les pro-GNA accusent la France de soutenir politiquement et militairement le maréchal Haftar.
Paris prône le dialogue entre les parties
La diplomatie française réagissait à la déclaration la veille du maréchal Haftar qui a dit disposer d’un «mandat du peuple» pour gouverner seul la Libye. Le GNA a dénoncé une «farce».
Le maréchal Haftar, qui tient d’une main de fer les régions qu’il contrôle, est accusé par ses détracteurs de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye, près d’une décennie après la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
Exacerbé au fil des mois par les ingérences armées étrangères, avec notamment les Émirats arabes unis soutenant le maréchal Haftar, et la Turquie appuyant le GNA, le conflit en Libye a fait depuis plus d’un an des centaines de morts et plus de 200.000 déplacés.