Daech considère le coronavirus comme un «allié»

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Depuis l’arrivée du coronavirus, Daech* est passé au second plan de l’actualité. Le groupe terroriste est-il aussi touché par la crise sanitaire du Covid-19 et si oui, comment? Explications d’Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français et directeur adjoint du CF2R, au micro de Rachel Marsden.

Le coronavirus a-t-il tué Daech*? Depuis le début de la crise sanitaire, il semble que l’on ne parle plus de ce que fait le groupe terroriste. Les djihadistes pratiquent-ils la distanciation sociale quand ils produisent leurs vidéos de propagande? Sont-ils à la maison en attendant l’autorisation de sortir dans la rue?

Il y a peu, les djihadistes dominaient complètement la scène médiatique avec leurs attaques terroristes en France et à l’étranger, ainsi que leurs efforts pour établir un califat au Moyen-Orient. Ce n’est pourtant pas parce que le coronavirus les a chassés de la Une de tous les journaux qu’ils n’existent plus.

Que font-ils pendant cette période déstabilisante? Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français et directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), explique:

«Daech* existe, est en train de reconstituer ses tentacules dans la population sunnite, et de profiter de la situation. Cela dit, le coronavirus, ce n’est pas la raison pour laquelle ses militants risquent d’être tués. Ils ont beaucoup d’autres risques extérieurs qui sont beaucoup plus importants que le coronavirus et d’ailleurs, même dans ses déclarations, il parle du coronavirus comme d’un soldat de l’Islam. Il considère que c’est un allié.»

L’expert du renseignement et des mouvements djihadistes développe cette logique:

«Ils prennent cela vraiment comme un signe divin. Les idéologues de Daech* sont extrêmement croyants et ils pensent que c’est une aide divine qui vient les appuyer dans leurs combats contre les mécréants, puisque les mécréants se terrent chez eux. Par exemple, des porte-avions sont mis à l’arrêt à cause de cela. Qu’un tas de forces de sécurité doive s’occuper d’autre chose, pour eux, c’est tout bénéfice.»

Rodier réagit à la disparition de Daech* du premier plan médiatique et détaille comment les groupes djihadistes profitent de cette période chaotique: 

«Daech* est passé à la trappe. On n’en parle plus. Mais Daech* et al-Qaïda* profitent de ce vide opérationnel pour se réinfiltrer très discrètement sans qu’on en parle... S’ils font profil bas en Syrie et en Irak, ils ne le font pas du tout sur le continent africain.» 


*Organisation terroriste interdite en Russie

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