Avant de partir pour une navigation transatlantique à bord de leur yacht, l’Italienne Elena Manighetti et son compagnon Ryan Osborne ont demandé à leurs familles de ne pas leur communiquer de mauvaises nouvelles durant leur voyage. Au courant de l’existence d’une épidémie en Chine le couple a quitté mi-février les Îles Canaries dans l’espoir qu’à leur arrivée aux Caraïbes les choses se seraient arrangées. Cependant, tout s’est passé différemment, relate la BBC.
Au cours de leurs 25 jours de navigation, privée d’Internet, le couple n’avait aucune idée de ce qu’il se passait dans le monde et ce n’est qu’après avoir atteint les Caraïbes que les voyageurs ont appris mi-mars que la maladie avait touché la plus grande partie du globe.
Après que l’un des territoires français des Caraïbes leur a refusé l’entrée, ils ont continué à naviguer vers l'île de Saint-Vincent qui fait partie des Petites Antilles. Au début, comme la femme était originaire de la Lombardie, région italienne la plus touché par la maladie, les autorités locales ne voulaient non plus les laisser accoster, toutefois grâce aux données GPS, ils ont réussi à prouver que pendant 25 jours ils se trouvaient en isolement en mer et ont finalement été autorisés à s’amarrer.
Situation macabre
Une fois sur la terre ferme, Elena et Ryan se sont dépêchés d’appeler ses parents. Dans une interview à la BBC, la femme évoque «un entretien difficile» avec son père.
«Il m'a envoyé un article du New York Times sur notre ville natale, ce qui m'a fait comprendre la situation réelle. J'ai été choquée. La situation est très macabre chez moi, il n'y a plus de cercueils, plus de place dans un cimetière ou dans le crématorium. Ma famille est heureusement en sécurité à la maison et a été en confinement pendant plus de six semaines, mais des gens que nous connaissions depuis des années sont morts», confie-t-elle.
Pour le moment le couple reste sur l’île, tout en espérant la quitter pour naviguer vers le nord avant que la saison des ouragans ne commence au mois de juin.